Expropriations, environnement : le projet de loi 61 passe mal à Québec

Écrit par sur 4 juin 2020

« Pourquoi s’embarrasser des règles quand on a juste à passer une loi pour les éliminer? » a demandé la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade. La libérale accuse le premier ministre de vouloir gouverner « avec le moins d’entraves possible ».

Réduire les délais, ça ne veut pas dire nécessairement contourner les lois.

La situation exceptionnelle exige des mesures exceptionnelles, répond le premier ministre François Legault. Son gouvernement a déposé, mercredi, le projet de loi 61 qui prévoit « assouplir » et « alléger » plusieurs procédures, notamment en environnement, afin de réaliser le plus vite possible des chantiers d’infrastructures.

L’objectif, ce n’est pas de réduire les exigences, c’est de réduire les délais.

Québec solidaire accuse le gouvernement de confondre urgence et précipitation. La cheffe de Québec solidaire, Manon Massé, croit qu’à force d’aller vite, le danger c’est de rater le virage écologique.

Déjà, les groupes environnementaux sont vent debout contre le projet de loi 61 qui prévoit autoriser la destruction de la faune et la flore en échange d’une compensation financière.

Le ministre de l’Environnement qualifié de « fossoyeur » de la nature

Le porte-parole du Parti québécois en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault accuse le gouvernement de marchander la destruction d’espèces menacées ou vulnérables.

Le ministre Benoit Charette lui a répondu qu’il est tout à fait à l’aise avec le projet de loi et qu’il en cautionne l’entièreté.

On ne modifie aucune norme environnementale, on change les façons de faire.

La promesse de faire de 2020 l’année de l’environnement, c’était de la foutaise, a ajouté la porte-parole libérale en matière d’environnement, Marie Montpetit, avant de retirer l’emploi du mot et le remplacer par bouillie pour les chats.

Est-ce que le ministre de l’Environnement peut enfin avoir une colonne ou va-t-il laisser son collègue au Trésor faire de lui le fossoyeur de tous nos règlements en environnement?

En guise de réponse, le ministre l’a mise au défi de nommer des projets de relance, dont plusieurs touchent sa circonscription, qui ne sont pas conformes au principe de développement durable.

Un projet qui avait besoin d’un BAPE va toujours avoir besoin d’un BAPE, a voulu rassurer François Legault.

Un BAPE? Bien oui, on va en faire un, mais très court, a renchéri le député libéral de La Pinière, Gaétan Barrette.

Le gouvernement a déjà consenti à quelques amendements au projet de loi, mais aucune ne concerne les articles traitant d’environnement.

François Legault veut faciliter les expropriations

La majorité des Québécois trouve que ça prend trop de temps de réaliser des projets, a justifié le premier ministre. Le projet de loi prévoit de faire disparaître pour deux ans le droit de contester une expropriation dans des projets de REM et de métro.

Si vous allez voir les gens qui sont responsables de la ligne bleue à Montréal, ils vont vous dire que, si on ne fait rien, il ne va rien se passer pendant les deux prochaines années.

Ça me rappelle les expropriations de Mirabel, a déclaré la députée libérale d’Anjou-Louis-Riel, Lise Thériault, où doit aboutir la ligne bleue.

C’est pour les Québécois et pour la relance économique qu’on le fait, a répété le président du Conseil du Trésor, Christian Dubé.

Le leader parlementaire de l’opposition officielle, Marc Tanguay, s’est levé pour demander : : On respecte toutes les lois, mais qu’il a besoin d’un projet de loi pour amender des lois qu’il respecte par ailleurs?”,”text”:”pourquoi le président du Conseil du trésor dit: On respecte toutes les lois, mais qu’il a besoin d’un projet de loi pour amender des lois qu’il respecte par ailleurs?”}}” lang=”fr”>pourquoi le président du Conseil du trésor dit : On respecte toutes les lois, mais qu’il a besoin d’un projet de loi pour amender des lois qu’il respecte par ailleurs?

Le poids et contrepoids, c’est ce qu’il n’y avait pas suffisamment dans l’époque de Maurice Duplessis.

La ministre de la Justice peut-elle se lever pour justifier ce retour à Maurice Duplessis? a demandé Marc Tanguay.

Sonia LeBel lui a répondu que le gouvernement n’aura pas d’immunité totale pour ses actions. Elle a rappelé qu’une commission parlementaire doit se réunir dans les prochains jours pour analyser le projet de loi, afin éventuellement de le modifier, avant son adoption, prévue d’ici le 12 juin.


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