Doug Ford, « frustré », critique le travail des médecins hygiénistes de l’Ontario

Écrit par sur 5 mai 2020

Exaspéré par un nombre de tests quotidiens qui ne répond pas aux objectifs de la province, le premier ministre de l’Ontario a vivement critiqué le travail des médecins hygiénistes de la province, qui sont responsables de superviser le dépistage de la COVID-19 dans les centres de soins de longue durée.

Alors que l’objectif de la province de réaliser 16 000 tests par jour d’ici le 6 mai semble compromis, Doug Ford s’est emporté mardi en affirmant que 17 des 34 médecins hygiénistes en chef de l’Ontario devaient accélérer la cadence.

Ces personnes doivent assumer leurs responsabilités, a dit M. Ford. Je ne vais pas les nommer, ils savent qui ils sont.

Les plus récentes données de l’Ontario montrent que la province n’a réalisé que 10 654 nouveaux tests en 24 heures.

Par courriel, le bureau du cabinet du premier ministre précise que Doug Ford ciblaitles lacunes de dépistage dans les centres de soins de longue durée comme source de frustration contre les services de santé publique et leurs médecins hygiénistes, car ceux-ci sont uniquement responsables des tests réalisés dans ces centres.

Une porte-parole du cabinet du premier ministre affirme que les différences entre les régions qui testent plus et celles qui ne suivent pas la cadence sont la source de la frustration du premier ministre.

Le médecin hygiéniste en chef au courant

Le médecin hygiéniste en chef de la province, le Dr David Williams, a expliqué pour quelle raison le nombre de tests est en baisse chaque lundi.

Le problème que nous avons identifié n’a toujours pas été corrigé par le système de réseau de laboratoires… Les laboratoires communautaires ont reçu de nombreux échantillons prélevés par les unités de santé mais ceux-ci sont restés dans les laboratoires communautaires – comme la semaine dernière – parce qu’il n’y a pas de système pour les déplacer le week-end. Donc, ils arrivent tous mardi et mercredi et nos statistiques remontent à nouveau parce que l’arriéré se trouve dans leurs laboratoires. Ce type de problème doit être résolu, a-t-il expliqué lors de son point de presse de mardi.

La centralisation des autorités sanitaires dans les cartons de la province?

Doug Ford a même évoqué la centralisation des autorités sanitaires, en citant l’exemple de l’Alberta, et a dit préférer quand il n’y a qu’une seule personne responsable pour permettre un suivi plus direct.

L’Alberta ne compte cependant que 4,4 millions d’habitants, alors que l’Ontario en compte 14,57 millions, selon les données de 2019.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Ford évoque un désir de centraliser des structures du système de santé.

En février 2019, le gouvernement Ford a lancé la création de Santé Ontario, une méga-agence censée remplacer les 14 réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) et 6 agences provinciales, dont cybersanté et Action Cancer Ontario.

Dans le budget de 2019, le gouvernement Ford a aussi déposé un projet de fusion des services ambulanciers, visant à passer de 59 services municipaux d’ambulances à 10 agences régionales.

La responsabilité du dépistage renvoyée à la province

La médecin hygiéniste de Toronto Eileen de Villa a renvoyé la balle au gouvernement lors de la mise à jour de la santé publique de Toronto en fin d’après-midi mardi.

Elle affirme que les tests de dépistage de la COVID-19 sont une responsabilité du gouvernement provincial.

Eileen de Villa dit ne pas avoir parlé au gouvernement de l’Ontario au sujet du nombre de tests, mais crois qu’il est injuste de blâmer les médecins hygiénistes régionaux pour le nombre de tests effectués.

La cheffe du Nouveau Parti démocratique Andrea Horwath s’est quant à elle dite choquée d’avoir entendu Doug Ford blâmer les médecins hygiénistes.

Elle rappelle que c’est la province qui détermine le nombre de laboratoires et les fonds que ceux-ci reçoivent.


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