Crise dans les CHSLD : la ministre Marguerite Blais prend sa part de responsabilité

Écrit par sur 5 mai 2020

La ministre responsable des Aînés affirme « prendre [sa] part de responsabilité » quant à la crise qui sévit dans les résidences pour personnes âgées du Québec. Elle a cependant montré du doigt l’austérité imposée par le précédent gouvernement libéral pour expliquer les manques criants en CHSLD, ce qui a eu tôt fait d’irriter l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette.

Le premier ministre s’est excusé au nom du gouvernement. Je suis membre du gouvernement, et je prends ma part de responsabilité, a indiqué Marguerite Blais, aux côtés de François Legault lors de son point de presse quotidien au sujet de la pandémie de COVID-19.

ans qu’on en parle”,”text”:”Les CHSLD ont toujours été les enfants pauvres du ministère de la Santé et des Services sociaux. C’est le temps que ça change. Ça fait 20ans qu’on en parle”}}” lang=”fr”>Les CHSLD ont toujours été les enfants pauvres du ministère de la Santé et des Services sociaux. C’est le temps que ça change. Ça fait 20 ans qu’on en parle, a dénoncé la ministre, qui a notamment siégé comme députée libérale de 2007 à 2015.

Mme Blais, qui a aussi occupé le poste de ministre des Aînés de 2007 à 2012 sous Jean Charest, a reconnu que le réseau des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) avait fait les frais des mesures d’austérité imposée par le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

À l’époque, c’est Gaétan Barrette qui était ministre de la Santé et des Services sociaux. Sans le nommer, Marguerite Blais a ainsi délesté une partie du blâme sur son ancien collègue, qui siège toujours comme député libéral.

Dans un précédent gouvernement, j’avais pas mal les pieds et les mains liés par rapport à tout ce qui touche les milieux d’hébergement, parce que c’était la responsabilité du ministre de la Santé.

Ça ne veut pas dire que je ne suis pas allée dans ces milieux-là, que je n’ai pas constaté, que je n’ai pas parlé. Mais ça prend une volonté gouvernementale, a-t-elle ajouté.

« Une ministre sans influence », réplique Barrette

Ces remarques ont fait bondir l’ex-ministre Barrette, qui a affublé Mme Blais du surnom Marguerite Ponce Pilate sur Twitter. Il l’a également décrite comme une ministre sans influence dans tous les gouvernements où elle a participé.

Selon lui, elle n’est jamais venue le voir pour mieux payer le personnel, embaucher plus, stabiliser localement le personnel ou changer les ratios.

Gaétan Barrette a déposé un vaste projet de réforme du réseau de la santé en 2014 tandis qu’il était ministre. L’objectif était alors d’effectuer un virage radical sur le plan administratif afin d’économiser 220 millions de dollars par année.

C’est cet exercice minceur dans la structure de l’appareil de santé québécois qui a mené à l’abolition des 18 agences de santé et de services sociaux de la province, puis à la création des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS). Au moment de cette refonte, 1300 postes de cadre ont disparu.

La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a maintes fois dénoncé les « dommages causés par l’ancien gouvernement » avec cette réforme. La semaine dernière encore, elle affirmait que le réseau avait perdu 2500 gestionnaires sous Gaétan Barrette.

Selon elle, ces cadres auraient pu jouer un rôle clé pendant la pandémie pour faire le pont entre les milieux de vie pour personnes âgées, qu’ils soient privés ou publics, et le ministère, afin d’alerter ce dernier sur les tragédies humaines qui s’y déroulent.


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