Aluminium et ACEUM : Chrystia Freeland reçoit une délégation du Saguenay−Lac-Saint-Jean

Écrit par sur 29 janvier 2020

Au terme d’une rencontre à Ottawa, élus et représentants syndicaux disent avoir obtenu de Chrystia Freeland la promesse qu’elle discutera avec les États-Unis et le Mexique des enjeux et périls que pose le nouvel accord de libre-échange pour l’industrie de l’aluminium au Québec.

Au sortir de cette rencontre qui a réuni, mercredi, la ministre Freeland avec une délégation du Saguenay–Lac-Saint-Jean, le maire d’Alma, Marc Asselin, s’est dit rassuré.

À son avis, après avoir entendu les inquiétudes de la délégation, le gouvernement fédéral comprend mieux les enjeux auxquels fait face l’industrie de l’aluminium québécoise dans le contexte de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

En vertu de l’ACEUM, de l’aluminium fabriqué en Chine, par exemple, peut être considéré de fabrication nord-américaine s’il a subi en sol nord-américain une transformation, même mineure. Cet état de fait permettra aux pays signataires (notamment le Mexique, qui ne produit pas d’aluminium) d’acheter à moindre coût de l’aluminium de la Chine et de l’utiliser dans la production d’automobiles, entre autres industries.

Déterminée à faire valoir à quel point cette brèche dans l’ACEUM peut lui causer du tort, la délégation du Saguenay–Lac-Saint-Jean s’est rendue à Ottawa armée d’une étude commandée par des élus municipaux et des syndicats des alumineries.

Cette étude détaille l’impact qu’aurait l’annulation de sept projets d’agrandissement d’alumineries dans la région. Selon les auteurs de l’étude, le secteur québécois de l’aluminium subira des pertes potentielles de milliards de dollars si cette brèche dans l’ACEUM n’est pas colmatée.

Pas d’engagement formel

Ce qu’il est important de retenir de madame la ministre [Freeland], a déclaré le maire d’Alma, c’est que les revendications qu’on demande concernant la provenance de l’aluminium comme tel, au niveau canadien, soient regardées de plus près et soient rediscutées, avec cette entente. Alors de ce côté-là, je pense que je suis rassuré.

La délégation d’élus et de représentants syndicaux n’a toutefois obtenu aucun engagement formel de la part de Chrystia Freeland.

Au cabinet de cette dernière, on qualifie de productive la rencontre tenue mercredi avec les représentants du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Notre gouvernement a toujours été là pour l’industrie et les travailleurs de l’aluminium. Nous allons continuer d’appuyer et de défendre le secteur de l’aluminium et ses travailleurs. Le nouvel ALENA est un bon accord et les trois pays devront respecter l’entente et ses exigences.

Un accord et des compromis

Déjà ratifié par les États-Unis et le Mexique, l’ACEUM doit encore l’être par le Canada. Un processus en ce sens doit s’enclencher mercredi aux Communes.

La ratification de l’accord procurerait une importante victoire aux libéraux, minoritaires au Parlement.

Le Bloc québécois entend voter contre l’accord, parce qu’il estime que les compromis lors des négociations ont été faits sur le dos du Québec. Deux députés bloquistes, Alexis Brunelle-Duceppe et Mario Simard, étaient d’ailleurs présents lors de la conférence de presse, aux côtés du maire d’Alma et de son homologue de Saguenay, Josée Néron.

Outre les maires d’Alma et de Saguenay, la délégation était composée entre autres des présidents des syndicats des employés de l’aluminium d’Arvida et des travailleurs de l’aluminium d’Alma, de même que du directeur de la Société de la Vallée de l’aluminium.

Du côté fédéral, le lieutenant québécois du gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez, était présent.

Et selon François Legault…

Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, mercredi, le premier ministre du Québec, François Legault, a réitéré son appui à l’ACEUM, comme il l’avait fait en décembre dernier.

Écoutez, l’entente n’est pas idéale, mais c’est important de la ratifier rapidement, a déclaré M. Legault, qui considère par ailleurs qu’on ne perd rien dans le dossier de l’aluminium par rapport à la situation qui avait lieu avant. Le premier ministre fait ainsi référence à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), créé en 1994 et que viendra remplacer l’ACEUM.

Au Québec, l’industrie de l’aluminium représente près de 10 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects.


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