Négociations du secteur public : Dubé « croit important d’intervenir »

Écrit par sur 3 février 2020

Dans une lettre ouverte publiée lundi, le président du Conseil du Trésor et ministre responsable de l’Administration publique lance un appel aux syndicats afin qu’ils participent à ses forums de discussion en vue de renouveler les conventions collectives des 550 000 salariés de la fonction publique et parapublique. Elles expirent le 31 mars.

Étant donné que la plupart des syndicats refusent de participer aux grands rendez-vous, Christian Dubé croit donc important d’intervenir, à ce stade-ci, pour préciser certains points .

Les trois forums prévus portent sur ce qu’il nomme les priorités des Québécois : la réussite éducative, l’accessibilité des soins de santé en soins de longue durée et à domicile et la santé globale des employés de la fonction publique.

C’est d’ailleurs chez les enseignants et les préposés aux bénéficiaires que le gouvernement souhaite un rattrapage et bonifier le salaire. La proposition semble poser problème dans le milieu syndical d’où, peut-on lire dans ladite lettre, cette idée de tenir des forums.

Je sais que nos propositions, qui priorisent les enseignants et les préposés aux bénéficiaires, bousculent les habituelles façons de faire des syndicats, qui préféreraient que nous donnions les mêmes augmentations à tous. Or, le gouvernement a été élu pour faire des changements qui répondent aux priorités des Québécois.

Jusqu’ici la Fédération des travailleurs du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Centrale syndicale du Québec, la Fédération interprofessionnelle de la santé et l’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux ont toutes fait savoir qu’elles ne prendront pas part aux forums. Cette nouvelle approche est plutôt perçue comme une opération de relations publiques, voire une façon de centraliser le processus de négociation alors qu’il n’y a pas de front commun.

Corriger le tir

Le ministre Christian Dubé sent ainsi le besoin d’expliquer à nouveau le fond de sa démarche, qui se dirige à première vue tout droit vers un échec.

Je souhaite cependant que nous restions concentrés sur les priorités des Québécoises et des Québécois. C’est pourquoi le gouvernement maintient le cap avec les forums et qu’il déploiera tous les efforts pour atteindre ses objectifs.

Le 21 janvier, devant les médias, il évoquait que les forums seraient liés à la table de négociation centrale et aborderaient les enjeux de rémunération pour faire les comparaisons appropriées et prendre les bonnes décisions.

De part et d’autre, le jeu de la négociation s’opère et la partie promet d’être longue et difficile. Interrogé par un journaliste qui lui demandait s’il offrait un peu moins que l’inflation dans l’espoir d’en arriver à une hausse d’environ 2 % par année, M. Dubé avait répondu : Regardez-nous et regardez les syndicats négocier.

Le gouvernement martèle qu’il faut respecter la capacité de payer des Québécois. Mais le surplus de 5,1 milliards de dollars d’avril à octobre 2019 – avant le versement au Fonds des générations – en laisse plusieurs sur leur faim. En entrevue à La Presse récemment, le ministre des Finances Éric Girard rapportait d’autant plus que les perspectives pour cette année pourraient donner un petit peu de marge de manoeuvre.

Le jour même de la publication de l’article, il se faisait soudainement plus pessimiste en indiquant que la crise du coronavirus venait brouiller les pistes.

Mathieu Dion est correspondant parlementaire à Québec


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