Le PLQ propose l’imposition formelle de ratios dans les hôpitaux et les CHSLD

Écrit par sur 26 mai 2020

Un projet de loi sera déposé à l’Assemblée nationale cet après-midi pour limiter le nombre de patients par travailleur dans les hôpitaux et les CHSLD.

L’absence de ratios existait bien avant que la pandémie de COVID-19 ne frappe, mais celle-ci a mis en évidence l’urgence d’agir, a expliqué en substance la nouvelle cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, mardi matin, devant la presse parlementaire.

On voit que tous les problèmes qui avaient été identifiés ont été exacerbés […] au point où, dans certains cas, on s’est retrouvés avec un préposé aux bénéficiaires pour 150, 160, 170 patients à l’intérieur même de nos CHSLD.

Ainsi, son porte-parole en matière de santé et de services sociaux, André Fortin, proposera plus tard aujourd’hui au Parlement d’adopter un projet de loi qui imposerait à tous les établissements de santé l’obligation de respecter un seuil maximum de patients pour chaque soignant.

Le PLQ estime qu’une amélioration des ratios dans les hôpitaux et les CHSLD se traduirait par une meilleure garantie de soins et une meilleure rétention du personnel.

Quelque 17 projets pilotes de ratios ont été menés sous l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard, et ils ont donné des résultats probants, a souligné Dominique Anglade.

Lesdits projets prévoyaient par exemple la présence dans les CHSLD d’un employé pour 20 résidents pendant la journée, et d’un employé pour 37 résidents pendant la nuit.

Résultats : les chutes de résidents ont été moins nombreuses, il y a eu moins d’impacts pour le patient, et le personnel s’est senti plus valorisé, a fait valoir la cheffe libérale.

Plus de détails à venir

Confronté aux difficultés de recrutement invoquées fréquemment par le gouvernement Legault, André Fortin a comparé ce dilemme à celui de « l’œuf et la poule ».

Le gouvernement peut faire cet argument-là à la journée de longue, de dire : “on n’a pas assez de monde, on ne sera pas capables de donner les soins nécessaires”. Mais si on veut avoir assez de monde, il faut donner des conditions gagnantes.

M. Fortin et sa cheffe n’ont pas donné plus de détails sur les ratios qui seront proposés, sur leur application dans le secteur privé ni sur les sanctions qui pourraient être imposées aux établissements récalcitrants. Le faire aurait constitué un outrage au Parlement, dans la mesure où le projet de loi n’a pas encore été présenté aux parlementaires.

Mais, selon Dominique Anglade, il importe que les ratios de patients dans les établissements soient régis de manière formelle par une loi, et ce, même si cette question fait actuellement l’objet de négociations entre le gouvernement et les syndicats.

Le problème, c’est que, s’il n’y a pas d’encadrement, ça pourrait être laissé à différents organismes ou à différents CHSLD [le choix] de décider de la manière dont ils vont appliquer les ratios, a-t-elle expliqué. Ce qu’on souhaite, c’est une uniformité par rapport à ça.

Les ratios qui seront proposés par sa formation politique varieront d’un secteur à l’autre (urgences, salles d’opération, etc.), mais encore une fois, aucune précision n’a été apportée mardi matin.

Interrogé sur l’imputabilité du PLQ par rapport à la crise actuelle dans les CHSLD, où le nouveau coronavirus fait des ravages, Dominique Anglade a réitéré que sa formation prenait sa part de responsabilité, plaidant du même souffle qu’il lui incombait maintenant, à titre de cheffe nouvellement élue, de regarder vers l’avenir.

: “Quel genre de société est-ce qu’on veut bâtir demain?””,”text”:”Je pense que c’est la bonne chose de reconnaître qu’on a tous notre part de responsabilité, [mais] la véritable question, c’est: “Quel genre de société est-ce qu’on veut bâtir demain?””}}” lang=”fr”>Je pense que c’est la bonne chose de reconnaître qu’on a tous notre part de responsabilité, [mais] la véritable question, c’est : “Quel genre de société est-ce qu’on veut bâtir demain?”, a-t-elle soulevé, se disant convaincue qu’il sera possible de faire avancer les choses malgré qu’il ne reste que trois semaines avant que le Parlement n’ajourne ses travaux pour l’été.

Nous, tout ce qu’on veut faire aujourd’hui avec notre proposition, c’est de s’assurer […] qu’au lendemain de la crise, […] les patients du Québec sachent qu’en tout temps, il y aura […] des professionnels qui ont le temps et la capacité de leur fournir les soins qu’ils veulent, a résumé André Fortin.


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