Violences policières contre les Autochtones : des organisations interpellent Marc Miller

Écrit par sur 10 juin 2020

Des organisations travaillant en faveur des femmes autochtones au Québec ont envoyé mardi une lettre au ministre de Services aux Autochtones Canada Marc Miller pour lui faire part de leur indignation et lui demander d’agir face aux nombreux événements violents impliquant des femmes autochtones et la police au pays.

« Combien de personnes autochtones doivent être harcelées, agressées ou tuées avant que la police et les gouvernements aux niveaux municipal, provincial et fédéral ne s’engagent à rendre des comptes? », questionnent dans leur lettre Femmes autochtones du Québec (FAQ), le Native Women’s Shelter of Montreal et le Conseil des femmes élues de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).

Les trois organisations soulignent que le ministre Miller s’est indigné la semaine dernière après le « contrôle de bien-être » effectué par des policiers du Nouveau-Brunswick et pendant lequel Chantel Moore, une Tla-o-qui-aht de 26 ans, a été abattue.

« Ce sont des gestes disgracieux et honteux », avait déclaré le ministre.

« Nous comprenons votre indignation à la nouvelle de la mort de Chantel Moore, mais nous voulons plus que de l’indignation; nous avons besoin d’action », peut-on aussi lire dans la lettre.

La présidente de Femmes autochtones du Québec, Viviane Michel, croit que le ministre Marc Miller est la bonne personne pour passer à l’action. « C’est assez rare [de voir ce genre de réaction d’un ministre]. Le ministre Miller en fait beaucoup pour comprendre les réalités des Premières Nations », dit Mme Michel, jointe au téléphone.

« Nous pensons que dans votre situation privilégiée, vous pourrez inviter des gouvernements de juridictions différentes à une discussion nationale sur la responsabilité des forces de police envers les peuples autochtones », écrivent aussi les trois organisations au ministre Marc Miller.

Il est également rappelé, dans cette lettre, qu’en mai, 17 policiers et une escouade canine ont été déployés au square Cabot, à Montréal, pour intervenir auprès d’une femme crie en détresse psychologique.

FAQ, le Native Women’s Shelter of Montreal ainsi que l’APNQL ont écrit à la mairesse de Montréal Valérie Plante, à la ministre de la Sécurité publique du Québec Geneviève Guilbault et à la ministre de la Justice du Québec Sonia LeBel pour dénoncer les agissements des policiers.

« Nous avons reçu une brève réponse de la mairesse, mais rien des deux ministres », souligne Mme Michel.

Comment pouvons-nous protéger les femmes autochtones de la police chargée de les ”servir” et de les ”protéger”? Chaque femme autochtone en crise ou ayant besoin d’une aide médicale a-t-elle besoin d’un intervenant pour assurer sa sécurité face à la police?

« Faut que ça bouge, mais rien ne bouge! Malgré les commissions, malgré les enquêtes, on reste au même point », se désole Viviane Michel.

Plus de détails à venir.


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