Trudeau veut que les policiers portent des caméras corporelles

Écrit par sur 8 juin 2020

Les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) devraient portent des caméras corporelles, soutient Justin Trudeau, qui entend convaincre ses homologues provinciaux de faire de même avec les corps de police dont ils ont la responsabilité.

De telles caméras offriraient un élément de transparence et de redevabilité qui, je pense, serait très important pour les corps policiers de ce pays, a plaidé le premier ministre canadien lundi, en conférence de presse.

M. Trudeau affirme qu’il a abordé directement le sujet lundi matin avec la commissaire de la GRC Brenda Lucki, qui relève directement du gouvernement fédéral.

Les défis avec ces caméras sont plutôt d’ordre logistique ou économique, [et ne sont] pas substantiels. [Il y a] quelques défis techniques aussi. Mais je pense que nous sommes d’accord que nous devons aller de l’avant avec ces caméras pour les officiers de la GRC.

Au chapitre des défis techniques à relever, M. Trudeau a évoqué le fonctionnement de ces caméras dans des zones éloignées.

Si le gouvernement canadien a autorité sur la police fédérale, il en va autrement pour beaucoup d’autres corps policiers, qui relèvent des provinces ou de municipalités, a cependant reconnu le premier ministre.

Donc, nous nous devons de travailler ensemble, a-t-il dit, après avoir assuré qu’il va certainement aborder le sujet avec ses homologues provinciaux jeudi lors de leur conférence téléphonique.

M. Trudeau a admis qu’il n’avait pas discuté du port de caméras corporelles avec eux la semaine dernière. Il dit avoir plutôt fait valoir qu’il importe de prendre des actions concrètes pour que tous les Canadiens soient en sécurité.

La position du premier ministre Trudeau a été annoncée au terme d’une fin de semaine marquée par des manifestations contre le racisme dans plusieurs villes du pays.

Ce mouvement fait suite à la mort de George Floyd, un Afro-Américain qui est mort sous le genou d’un policier, le 25 mai, à Minneapolis au Minnesota.

La réalité est que beaucoup de gens dans ce pays ne se sentent tout simplement pas protégés par les policiers. En fait, ils ont peur d’eux.

La semaine dernière, le premier ministre avait déclaré sans détour qu’il existe de la discrimination systémique au Canada, et que les Canadiens racialisés, en particulier les Noirs et les Autochtones, en faisaient les frais.

Il soutenait que son gouvernement devait améliorer la situation, mais était demeuré muet sur les gestes concrets qu’il entendait poser.

Trudeau s’explique sur son genou posé au sol

Le premier ministre a par ailleurs expliqué sa décision de poser un genou au sol vendredi, à Ottawa, à l’occasion d’une marche dénonçant le racisme. Il dit avoir agi par respect pour les gens en train de manifester.

C’est le choix que j’ai fait, et je pense que c’était le bon choix.

Il a aussi fait valoir qu’il était important pour lui d’être présent pour écouter, entendre, les voix de milliers de Canadiens qui veulent qu’on agisse plus rapidement, plus fermement, contre la discrimination systémique.

Justin Trudeau n’a pas exprimé de malaise lorsque des journalistes lui ont demandé s’il était convenable qu’il ait participé à cette manifestation, même si cela contrevenait aux mesures de distanciation qu’il continue de prêcher.

Il a rappelé qu’il portait un masque et qu’il avait gardé ses distances avec les autres le plus [qu’il] pouvait, mais a reconnu que trouver un équilibre entre manifester pour une bonne cause et respecter les consignes de santé publique constituait un exercice délicat.

Mettre fin à la séparation de certaines familles

M. Trudeau a par ailleurs annoncé que son gouvernement va instaurer une exemption limitée qui permettra à des membres de la famille immédiate de citoyens ou de résidents permanents d’entrer au Canada.

Des conjoints, des enfants et des parents d’enfants mineurs pourront notamment profiter de cette exemption, qui vise à mettre un terme à la séparation de familles.

Toutes ces personnes devront cependant s’isoler complètement pendant 14 jours après leur arrivée en sol canadien, a-t-il spécifié.


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