Québec pourrait régulariser le statut des demandeurs d’asile qui travaillent en CHSLD

Écrit par sur 25 mai 2020

Le gouvernement du Québec analysera finalement les dossiers des demandeurs d’asile qui travaillent dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en vue de les accepter comme immigrants plutôt que comme réfugiés.

C’est ce que le premier ministre François Legault a annoncé lundi lors de sa conférence de presse quotidienne pour faire le point sur la pandémie de COVID-19, rappelant que le critère pour déterminer si les demandeurs d’asile peuvent être acceptés comme réfugiés au Canada est de savoir si leur sécurité physique est compromise dans leur pays d’origine.

C’est toujours comme ça, a-t-il souligné. Par contre, j’ai demandé spécifiquement au ministre de l’Immigration, donc à Simon Jolin-Barrette, de regarder les cas un par un pour voir si on est capable de les qualifier comme immigrant et de les accueillir chez nous, non pas comme réfugiés, mais comme immigrants.

On est reconnaissants pour toutes les personnes qui sont allées travailler dans les CHSLD depuis deux mois et demi, incluant des demandeurs d’asile.

M. Legault, qui avait écarté jeudi dernier l’idée de régulariser ces immigrants, refuse de dire qu’il a changé d’idée. Il fait plutôt la distinction entre deux enjeux différents.

: je ne veux pas envoyer le message qu’à l’avenir, nous allons accepter chacun et chacune seulement s’ils trouvent un emploi au Québec”,”text”:”Les demandeurs d’asile, d’une part, il faut être prudent: je ne veux pas envoyer le message qu’à l’avenir, nous allons accepter chacun et chacune seulement s’ils trouvent un emploi au Québec”}}” lang=”fr”>Les demandeurs d’asile, d’une part, il faut être prudent : je ne veux pas envoyer le message qu’à l’avenir nous allons accepter chacun et chacune seulement s’ils trouvent un emploi au Québec, a prévenu le premier ministre.

Mais il y a également un autre enjeu, à savoir qu’il est vraiment critique d’avoir plus de gens qui travaillent dans nos CHSLD, a-t-il poursuivi. Ces gens-là travaillent déjà dans le milieu, alors comment pouvons-nous les faire passer par le processus d’immigration normal? C’est ce que j’examine.

François Legault reconnaît toutefois que le sort des demandeurs d’asile devra être débattu avec le gouvernement Trudeau.

Bien sûr, il nous faudra discuter de ça avec le fédéral, mais ils ne seront plus des demandeurs d’asile, a-t-il souligné. Parce que les demandeurs d’asile, afin d’être acceptés, ils doivent pouvoir prouver que leur intégrité physique est menacée dans leur pays d’origine. Ça, c’est différent.

Des échos à Ottawa

À la Chambre des communes, où les parlementaires siégeaient lundi, le Bloc québécois a profité de la période des questions pour demander au gouvernement libéral de traiter en priorité les dossiers des demandeurs d’asile qui travaillent en résidences pour personnes âgées, sans toutefois faire mention d’un possible changement de statut.

La députée Christine Normandin a ainsi souligné qu’environ 800 préposés qui mettent leur vie en danger dans ces résidences ne sont même pas citoyens du Québec et du Canada.

Ces personnes, qui sont en fait bien souvent des demandeurs d’asile, ont prouvé qu’elles méritent leur place au Québec par leur contribution à notre société, a-t-elle soutenu.

C’est pourquoi le Bloc québécois demande au gouvernement de prioriser et d’accélérer le processus d’évaluation de leurs demandes en tenant compte du travail essentiel que ces gens font jour après jour pour le Québec.

Selon des informations obtenues par Radio-Canada, il semble que des discussions ont déjà cours au sein du Parti libéral afin de développer un programme qui permettrait de traiter ces dossiers plus rapidement. Le projet recevrait aussi l’appui du Nouveau Parti démocratique (NPD).

Plus de 4000 victimes

Le débat sur les demandeurs d’asile refait surface au moment où le Québec franchit le triste cap des 4000 décès dus à la COVID-19.

Le bilan présenté lundi fait état de 4069 morts, soit 85 de plus que la veille. Le premier ministre a toutefois signifié que 42 de ces nouveaux décès étaient survenus il y a plus de sept jours.

Le Québec compte actuellement 1425 hospitalisation dues à la COVID-19, dont 179 aux soins intensifs.

Officiellement, 47 984 personnes ont été contaminées par la maladie depuis le début de la crise, dont 14 654 sont aujourd’hui considérées comme guéries.

Bonne nouvelle pour les commerçants

Pendant ce temps, le déconfinement graduel du Québec se poursuit; le premier ministre Legault a annoncé lundi que les centres commerciaux pourront finalement rouvrir leurs portes le 1er juin.

Comme ce fut le cas pour les écoles primaires, le commerce de détail et les services de soins personnels, les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) devront toutefois attendre à une date ultérieure, qui n’a pas été dévoilée, pour rouvrir les leurs.

Les détails devraient être présentés mardi par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.

Les commerces ayant pignon sur rue ont déjà rouvert leurs portes le 4 mai dans les régions du Québec, mais ce n’est que depuis lundi matin que ceux de la CMM ont pu faire pareil.

En ce qui concerne les autres secteurs comme les campings, les lieux de culte, les restaurants, les bars, les gymnases, les hôtels et le sport professionnel, M. Legault a déclaré qu’il ne les avait pas oubliés et que des discussions étaient en cours avec la santé publique.

Un bal virtuel pour les finissants

Les comédiens Pierre-Luc Funk et Sarah-Jeanne Labrosse s’étaient joints lundi au premier ministre pour relayer aux jeunes son message en ce qui a trait au respect des recommandations de la santé publique sur le lavage des mains, la distanciation sociale et le port du couvre-visage.

François Legault recevait lundi « de la belle visite » à la Place des Arts : les comédiens Sarah-Jeanne Labrosse et Pierre-Luc Funk.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Les deux comédiens animeront, le 19 juin à Télé-Québec, un grand rassemblement virtuel pour pallier le report du traditionnel bal de fin d’année au Québec. Ils ont d’ailleurs confié à quel point cette initiative leur est précieuse, dimanche à Tout le monde en parle. Il serait crève-cœur, selon eux, d’ajourner une étape de vie aussi significative pour les jeunes.

Avec la collaboration de Joëlle Girard


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