Que retenir du budget du gouvernement Higgs?

Écrit par sur 11 mars 2020

Le gouvernement minoritaire de Blaine Higgs a présenté mardi son deuxième budget depuis son élection à l’automne 2018. Les progressiste-conservateurs déposent pour une deuxième année consécutive un budget équilibré, mais cette fois avec des surplus budgétaires.

Que faut-il retenir de ce brassage fiscal? Voici quatre questions et quatre réponses.

Quelles sont les mesures marquantes du budget?

Aide sociale bonifiée

L’indexation et l’augmentation des prestations sociales constituent des faits saillants de ce budget.

Les prestations d’aide seront à l’avenir indexées selon un indice de consommation. Cela signifie donc qu’elles seront ajustées en fonction du coût de la vie.

Le gouvernement progressiste-conservateur injecte aussi 5,4 millions de dollars dans ces programmes pour augmenter les montants que reçoivent les bénéficiaires.

Les dettes étudiantes

Une autre mesure qui cette fois plaira aux étudiants et aux finissants est celle de la réduction de 2,5 % des taux d’intérêt sur les prêts étudiants.

Double imposition

La double imposition prélevée aux propriétaires d’immeubles à logement ou commerciaux est terminée. Les entrepreneurs bénéficieront donc de cette mesure qu’ils réclament depuis longtemps.

Si les propriétaires payent moins en impôts, ils pourraient décider de partager cet avantage à leurs locataires en réduisant les coûts de loyer. Mais cette décision reste, bien entendu, à la discrétion des propriétaires.

L’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à Fredericton, le 10 mars 2020.

Photo : Radio-Canada / Guy Leblanc

Comment le budget va-t-il influencer l’accès aux soins de santé?

Quelques mesures visent spécifiquement à améliorer l’accès aux soins.

Il y a tout d’abord une enveloppe de 5 millions de dollars consacrés aux soins de santé dans les régions rurales de la province.

De plus, de nombreux patients et leurs familles se sont plaints du manque d’ambulances qui aurait entraîné plusieurs problèmes lors des transferts entre hôpitaux.

Le gouvernement souhaite ainsi acheter de nouvelles ambulances pour augmenter sa capacité de réponse aux appels d’urgence dans la province.

Dans le cadre d’un nouveau programme, on souhaite également distribuer gratuitement le vaccin contre la grippe à tous les Néo-Brunswickois.

Les hausses des investissements ont été majoritairement attribuées à la santé, ce qui veut dire que ce secteur représente maintenant plus du tiers du budget 2020-2021.

Et, l’éducation dans tout ça?

Le gouvernement a augmenté le budget du ministère de l’Éducation et Développement de la petite enfance afin de s’attaquer aux pénuries qui frappent le système d’éducation du Nouveau-Brunswick.

Pour y arriver, il compte embaucher de nouveaux enseignants et dégage une enveloppe de 7,1 millions. Du même coup, il finance à hauteur de 6,1 millions de dollars l’embauche d’assistants dans les classes.

Toutes ces mesures et un surplus budgétaire, comment est-ce possible?

On dit souvent que les finances du Nouveau-Brunswick vont mal, que la province est dans le rouge.

Effectivement, depuis des années, la province traîne une dette de milliards de dollars qui augmente au gré des dépenses et de l’accumulation d’intérêts. Même avec une réduction de 129,3 millions de la dette nette, cette dernière devrait atteindre 13,7 milliards à la fin du mois de mars 2021.

D’après les projections du nouveau budget, la province fera des surplus de 92,4 millions de dollars en 2020 et en 2021.

Comment peut-on avoir une dette, mais générer des surplus? Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, mais dans ce cas précis, c’est grâce à la péréquation.

La péréquation représente les versements que fait Ottawa aux provinces. La somme est essentiellement définie selon des critères qui prennent en compte les réalités provinciales.

En 2020, le Nouveau-Brunswick recevra 200 millions de dollars de plus en transferts du fédéral.

Dans le budget, les deux tiers des surplus proviennent de la péréquation.


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