Pas besoin de médecins cubains pour aider les communautés autochtones, selon le fédéral

Écrit par sur 31 mars 2020

La vice-première ministre Chrystia Freeland a semblé rejeter la demande d’un groupe de Premières Nations du Manitoba qui voulait que le Canada autorise la venue de médecins cubains dans leurs communautés afin de renforcer leurs services de santé pour faire face à la pandémie de COVID-19.

Vendredi, le grand chef de l’Organisation des chefs du Sud, au Manitoba (OCS), Jerry Daniels, a envoyé une lettre au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, afin de demander au gouvernement fédéral d’ouvrir ses portes aux brigades de santé cubaines, qui sont actuellement dans plusieurs pays – dont l’Italie – pour répondre à la pandémie de COVID-19.

L’OCS représente 34 communautés anichinabées et dakota au Manitoba.

La ministre Freeland a déclaré que le Canada avait suffisamment de ressources médicales pour faire face à la pandémie de COVID-19 sans aide internationale.

« Le système de santé du Canada, qui est composé de professionnels de la santé exceptionnels, a la capacité de relever ce défi extraordinaire », a-t-elle affirmé lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement fédéral sur la réponse à la pandémie du pays.

« Notre travail en tant que gouvernement est de travailler très fort pour fournir à notre système de soins de santé toutes les ressources dont il a besoin pour aider tous les Canadiens – autochtones et non autochtones. »

La Dre Theresa Tam, médecin hygiéniste en chef du Canada, a déclaré qu’elle travaillait avec le médecin hygiéniste en chef de Services aux Autochtones Canada. Elle a aussi ajouté qu’en cas d’éclosion, l’Agence de la santé publique du Canada pourrait puiser rapidement dans d’autres juridictions pour augmenter les services de santé pour les Premières Nations.

« Nous avons également des mécanismes d’entraide entre les différentes juridictions et, au besoin, l’aide peut également être acheminée par le biais de l’Agence de la santé publique du Canada », a-t-elle poursuivi.

Un manque de travailleurs de la santé

Le grand chef Jerry Daniels a expliqué, dans une déclaration à CBC News, qu’il applaudit et reconnaît le travail des fournisseurs de services de santé canadiens dans les communautés, mais qu’il n’y aurait pas assez d’effectifs pour faire face à la pandémie en cours.

Le grand chef de l’OCS, Jerry Daniels

Photo : Radio-Canada

« Le Canada n’a pas suffisamment de travailleurs de la santé pour atténuer la propagation de la COVID-19 et pour traiter le nombre de cas à venir dans les communautés des Premières Nations », a-t-il avancé.

« Ce dont nos collectivités ont besoin, c’est d’un plus grand nombre de travailleurs de la santé sur place, dans nos collectivités. »

David LeDoux, chef de la Première Nation de Gambler, située à environ 350 km à l’ouest de Winnipeg, a déclaré que la présence de médecins cubains sur place signifierait que des membres malades de la communauté n’auraient pas à être envoyés à l’extérieur de celle-ci pour accéder à des services médicaux.

« Les citoyens des Premières Nations veulent rester dans leur communauté autant que possible », a poursuivi le chef de la Première Nation de Gambler, membre de l’OCS.

« Sans une augmentation du nombre de travailleurs de la santé sur place dans les communautés et sans équipement médical approprié, nos patients devront être envoyés à l’extérieur de leurs communautés pour des soins médicaux urgents. »

La Première Nation de Gambler a déjà conclu une entente avec Cuba pour qu’un médecin vienne vivre dans la communauté, mais des problèmes de visa ont empêché le plan de se réaliser.

Le grand chef de l’OCS, Jerry Daniels, a déclaré dans sa lettre destinée au premier ministre qu’il voulait que le Canada demande officiellement à Cuba d’envoyer un contingent de médecins et de prendre les dispositions de visa nécessaires pour leur permettre de travailler dans le pays.

Avec les informations de Jorge Barrera, CBC


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