Les bars et l’industrie du cannabis auront droit à l’aide d’urgence fédérale

Écrit par sur 4 avril 2020

Le gouvernement fédéral va exceptionnellement lever ses restrictions et permettra à des commerces normalement non admissibles à certains programmes de prêts, comme les bars, d’obtenir de l’aide financière pour traverser la pandémie.

La confusion régnait cette semaine chez les propriétaires de bars et d’autres PME qui, de par leur champ d’activités, n’ont généralement pas accès aux programmes de la Banque de développement du Canada (BDC) et d’Exporation et Développement Canada (EDC).

De nombreux propriétaires ont cru qu’ils ne pourraient pas demander un prêt sans intérêts jusqu’à 40 000 $ sous la forme d’un compte d’urgence, une mesure annoncée la semaine dernière par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau.

L’une des exclusions qui s’applique en temps normal concerne en effet les entreprises qui tirent plus de 50 % de leurs revenus de la vente d’alcool. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : le fédéral va lever cette restriction, a-t-on confirmé à Radio-Canada vendredi.

Les restaurants et les bars pourront bénéficier de toutes les nouvelles aides que nous avons annoncées face à la COVID-19, y compris nos programmes de prêts […] avec la BDC et EDC, a fait savoir Ryan Nearing, du cabinet de la ministre de la Petite entreprise.

Le ministère canadien des Finances, Bill Morneau, a annoncé des milliards de dollars en soutien aux Canadiens et aux entreprises en ces temps de crise.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Selon nos informations, les restrictions qui s’appliquent aux casinos, aux salons de jeu, aux commerces liés à l’industrie du sexe et à l’industrie du cannabis seront également levées exceptionnellement.

En somme, toute entreprise ou organisme à but non lucratif légalement constitué sera admissible, pourvu que sa masse salariale se situe entre 50 000 $ et  1 million $.

Une source près du dossier assure que des vérifications seront faites, notamment par les institutions financières, et que tout commerce autour duquel des activités illégales sont suspectées pourraient se voir refuser une aide. Ce n’est pas un bar ouvert, a-t-on insisté.

Pour obtenir les fonds du compte d’urgence, les entreprises sont invitées à contacter leur institution financière habituelle, laquelle devrait avoir reçu les directives. On espère que toutes les banques auront les informations à jour et seront outillées au plus tard le 6 avril.

Soulagement

L’Association restauration Québec (ARQ) était soulagée d’apprendre que le fédéral allait finalement faire preuve de flexibilité. Les échos reçus de ses membres ces derniers jours étaient pour la plupart négatifs.

Ce qu’on a entendu de nos membres, c’est que leurs institutions financières ont décliné l’accès à ce compte d’urgence, en prétextant que les lignes directrices de la BDC s’appliquaient, explique Martin Vézina, responsable des communications à l’ARQ.

Il y a eu beaucoup de confusion autour des programmes.

Encore vendredi, la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec indiquait à ses membres qu’ils n’auraient pas droit au compte d’urgence.

Son président, Renaud Poulin, s’est réjoui de la décision du fédéral, qui permettra à plusieurs entreprises d’assumer leurs frais fixes et leurs charges sociales pour quelques mois. Les 40 000 $, le maximum, ne pourra cependant suffire si la crise se prolonge, prévient-il.

Toutes les entreprises au pays ont également droit à une subvention de 75 % de leur masse salariale.


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