Le statu quo règne à Tyendinaga au lendemain de la conférence de Trudeau

Écrit par sur 23 février 2020

À peine 24 heures après que le premier ministre Justin Trudeau eut appelé au démantèlement des barricades, une nouvelle manifestation s’est déroulée près d’une voie ferroviaire à Saskatoon.

La police locale dit surveiller la situation de près, mais a refusé de commenter plus amplement. Le cabinet du premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a indiqué que les manifestants avaient laissé passer un train.

Ces occupations de voies ferrées, comme celle en cours sur le territoire mohawk de Tyendinaga, dans l’est de l’Ontario, sont une riposte à la décision de la GRC d’exécuter une injonction de la cour en Colombie-Britannique, ordonnant aux manifestants de cesser de bloquer l’accès à un chantier de construction d’un gazoduc sur le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord de la province.

Un manifestant regarde à travers une paire de jumelles la voie ferrée fermée de Tyendinaga, près de Belleville, en Ontario.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

L’attention est tournée vers les corps policiers canadiens après que M. Trudeau eut demandé à ce que les injonctions soient respectées pour lever les barricades sur les voies ferrées. Il n’a pas précisé ni quand ni comment il compte faire respecter ces injonctions.

Un chef héréditaire des Wet’suwet’en a dit que les manifestants ne retireront pas les barricades par eux-mêmes tant et aussi longtemps que les agents de la GRC n’auront pas quitté son territoire ancestral. Il a aussi réclamé que la Coastal GasLink cesse ses travaux de construction.

Le chef Woos (Frank Alec) exige que la GRC quitte son territoire ancestral et que Coastal GasLink cesse ses travaux de construction, avant de négocier avec Ottawa.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Woos, de la maison des Grizzlies, a indiqué que ces dirigeants autochtones n’amorceront les négociations que si ces deux conditions sont respectées. M. Trudeau a dit que les manifestants doivent obéir aux injonctions et que la loi doit être respectée.

Deux barricades ont été levées au Québec, la première à St-Lambert, la seconde à Île-Verte.

Mais celle de Tyendinaga demeurait encore en place, samedi. D’autres manifestations sont prévues pour le 20 mars le long des limites du Manitoba.

Un contre-manifestant, Chander Datta, de Kingston, tient des pancartes près du blocus ferroviaire à Tyendinaga, près de Belleville, en Ontario, pour demander de lever le blocage qui paralyse une partie du pays.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

La Police provinciale de l’Ontario a dit qu’elle ne comptait pas intervenir à Tyendinaga dans un avenir immédiat.

Les partisans des chefs héréditaires disent avoir été amèrement déçus par les déclarations de M. Trudeau. Une manifestante a même dit que le changement de ton du premier ministre canadien l’avait incitée à franchir 40 kilomètres pour venir à la barricade installée en territoire mohawk.

Je voulais venir, mais ce qui m’a convaincue, c’est ce qu’il a dit hier vendredi, a expliqué Sarah Dear qui avait apporté des petits cadeaux du Mexique. J’ai voté pour Trudeau en 2015 parce qu’il avait promis une réconciliation significative. Mais, de mon point de vue, il a brisé cette promesse.

Cory Clark vit sur le territoire de Tyendinaga, même s’il n’est pas un Autochtone. Lui aussi estime que M. Trudeau a pris une mauvaise décision en adoptant un mauvais ton.

Il ne parle pas aux bonnes gens. Tenter d’imposer la loi ne fonctionnera pas, souligne-t-il. Il y a toute une génération prête à se lever contre plusieurs choses qui ne fonctionnent pas.

Selon lui, si la police tente de démanteler les barricades par la force, les manifestants leur opposeront une résistance.

Pour Justin Trudeau, les Canadiens ont assez souffert des inconvénients causés par ces occupations de voies ferrées.

: tous les Canadiens en paient le prix. Certains ne peuvent plus aller travailler, d’autres ont perdu leur emploi,”,”text”:”Soyons francs: tous les Canadiens en paient le prix. Certains ne peuvent plus aller travailler, d’autres ont perdu leur emploi,”}}” lang=”fr”>Soyons francs : tous les Canadiens en paient le prix. Certains ne peuvent plus aller travailler, d’autres ont perdu leur emploi, a-t-il déclaré au cours de sa conférence de presse de vendredi. Des produits essentiels ne peuvent plus être acheminés.


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