La sénatrice Lynn Beyak a soutenu être métisse lors d’une formation contre le racisme

Écrit par sur 4 février 2020

Un éducateur en compétences culturelles affirme que la sénatrice ontarienne Lynn Beyak revendique le statut de Métisse parce que ses parents ont adopté un enfant autochtone, selon un rapport du Centre d’amitié autochtone de l’Ontario rendu public par le comité sénatorial sur l’éthique. Le rapport conclut que la sénatrice, qui a tenu dans le passé des propos qualifiés de racistes envers les Premières Nations, n’est pas disposée à apprendre l’histoire et les réalités autochtones.

Mme Beyak avait été suspendue du Sénat en mai 2019 après avoir refusé de retirer de son site web des lettres qualifiées de racistes.

Ces lettres soutenaient que les Autochtones avaient vécu des expériences positives dans les pensionnats et laissaient parfois entendre que les peuples autochtones et leur culture sont inférieurs.

La sénatrice, qui s’était offusquée de sa suspension, affirmait être punie pour avoir exercé sa liberté d’expression et ne comptait pas s’excuser.

Cependant, elle devait suivre trois jours de formation en compétences culturelles autochtones. Mais au cours de la première journée, elle a émis des déclarations douteuses sur son ascendance, ce qui a amené les formateurs à craindre qu’elle ne veuille pas faire d’efforts pour comprendre la réalité des peuples autochtones, selon le rapport du Centre d’amitié autochtone de l’Ontario.

Le rapport conclut que la sénatrice Lynn Beyak n’est pas intéressée à confronter sa compréhension erronée des réalités contemporaines des peuples autochtones au Canada. Elle n’est pas disposée à en apprendre davantage sur l’histoire du Canada, les politiques actuelles du Canada qui ont une incidence sur les peuples autochtones, et elle n’est pas non plus disposée à envisager notre avenir commun, inspiré par l’esprit de réconciliation.

Mme Beyak a déclaré à plusieurs reprises aux formateurs qu’elle ne s’intéressait pas aux événements du passé, mais qu’elle se concentrait plutôt sur les questions d’actualité, comme l’utilisation appropriée de la fiscalité et le déficit en infrastructure des Premières Nations.

Selon les formateurs, la sénatrice a montré peu d’intérêt pour la formation. Elle estimait que la formation n’est pas pertinente, car elle sera réintégrée au Sénat de toute façon, indique le rapport.

Mme Beyak défend son identité métisse et l’explique par le fait que sa sœur adoptive est Autochtone.

Les Métis sont l’un des trois groupes autochtones reconnus par la Constitution canadienne de 1982.

Selon le Ralliement national des Métis, un Métis est toute personne d’ascendance européenne et autochtone qui s’identifie comme Métis, se distingue des autres peuples autochtones, est issue de la Nation métisse historique et est acceptée par la Nation métisse.

« Ne vole pas l’identité métisse »

David Chartrand, le président de la Fédération métisse du Manitoba.

Photo : Radio-Canada

La Fédération métisse du Manitoba (MMF) rejette les revendications de la sénatrice canadienne, et déplore le fait qu’elle justifie ses agissements racistes par une appartenance métisse.

Selon la MMF il s’agit d’un vol d’identité.

Le président, David Chartrand, souligne que même si Mme Beyak était métisse, la MMF aurait condamné ses propos racistes et discriminatoires.

Il exhorte la sénatrice à rester loin de la nation Métisse, et précise que le vol d’identité est un crime.

Une deuxième expulsion

Vendredi dernier, le comité sénatorial sur l’éthique a recommandé que Lynn Beyak soit suspendue de la Chambre haute pour la deuxième fois. Le comité soutient qu’elle n’a pas pris sa formation au sérieux en plus d’avoir présenté des excuses insuffisantes pour la publication de lettres anti-autochtones.

Avec des informations de John Paul Tasker CBC


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