Deux groupes d’employés de l’État négocieront des « primes COVID-19 »

Écrit par sur 1 avril 2020

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ) négocieront avec Québec pour obtenir une « prime coronavirus », rejoignant les rangs de nombreux travailleurs du secteur public qui veulent être dédommagés pour les risques auxquels ils sont exposés en première ligne de la pandémie.

La FIQ vient d’ailleurs de conclure une entente avec le gouvernement provincial sur les mesures de protection liées au coronavirus.

Il n’y a pas de hourra! C’est minimal. Je n’ai pas de fierté à avoir négocié ça; ça aurait dû être accordé avant, compte tenu du contexte du coronavirus, a commenté en entrevue mardi avec La Presse canadienne Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

Ces mesures négociées concernent notamment le retrait face au risque du coronavirus des professionnelles en soins qui sont enceintes ou immunodéprimées.

Selon Mme Bédard, Québec doit aller un peu plus loin que les encouragements verbaux. J’aimerais m’asseoir avec le gouvernement pour que le message soit un peu plus fort. Ça ne peut pas être juste des mots, dans ce contexte-là.

Ainsi, la FIQ tentera d’obtenir une rémunération additionnelle pour le risque accru au travail à cause de la COVID-19.

Même combat du côté de la FIPEQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et qui représente 10 000 travailleuses dans les services de garde en milieu familial et 3000 dans les Centres de la petite enfance (CPE) de la province.

Ces travailleuses doivent s’occuper de garder les enfants des parents qui travaillent dans les secteurs définis comme des services essentiels par Québec.

Comme ces travailleuses se rendent ainsi vulnérables au coronavirus en assurant un service essentiel, elles demandent de bénéficier également d’une prime COVID-19, tant pour les membres qui travaillent dans les CPE que pour celles qui le font dans un milieu familial régi.

Désaccords sur les gains des centrales syndicales

Du côté des centrales syndicales, on affirme mardi que le prolongement de certaines primes versées pour six mois à certains travailleurs du secteur public serait loin d’être ficelé.

La CSQ et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) formulent ces réserves alors que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) se dit bien plus confiante.

Selon l’APTS, une entente concernant les primes versées aux psychologues, aux travailleurs en hébergement et soins de longue durée ainsi qu’aux salariés qui travaillent auprès d’une clientèle ayant des troubles graves du comportement aurait été conclue in extremis avec Québec lundi soir.

Selon la CSQ et la CSN, le prolongement pour six mois de ces primes serait plutôt conditionnel à la perspective d’une entente globale sur le renouvellement des conventions collectives.

Le gouvernement a proposé aux syndicats de reconduire, pour une période de six mois, les primes qui devaient venir à échéance aujourd’hui. Cette reconduction devra être convenue avec les syndicats. Elle n’est pas conditionnelle à une entente sur le renouvellement des conventions collectives, a répondu par voie de courriel à La Presse canadienne le président du Conseil du Trésor, Christian Dubé.

Si, dans six mois, les négociations sur le renouvellement des conventions collectives ne sont pas terminées, les primes seront à nouveau discutées entre le gouvernement et les syndicats, a ajouté le ministre Dubé.

Par ailleurs, les négociations pour le renouvellement des conventions collectives qui viennent à échéance le 31 mars se poursuivent entre Québec et les syndicats concernés.


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