Des milliers d’Albertains manifestent contre les compressions dans le secteur public

Écrit par sur 1 mars 2020

Plus de 1200 personnes ont marché dans les rues du centre-ville de Calgary samedi pour protester contre les compressions dans le secteur public confirmées par le budget déposé jeudi par le gouvernement Kenney. Des manifestations similaires ont lieu dans plusieurs autres villes de la province.

Au total, le gouvernement prévoit d’éliminer 8 % des postes de la fonction publique, soit environ 16 000 emplois, dont ceux d’enseignants et d’infirmiers. Environ 700 postes ont déjà été supprimés depuis l’automne.

Une centaine de manifestants se sont d’abord rassemblés devant l’école secondaire Western Canada, à Calgary, pour dénoncer l’impact de ce budget sur les jeunes Albertains. Le budget du ministère de l’Éducation reste fixe, malgré la croissance rapide du nombre d’élèves.

Caitlin Gallichan-Low, une enseignante d’art dramatique à l’école devant laquelle se déroulait la manifestation, tenait à être présente avec son fils et sa fille pour défendre leur système d’éducation.

Il y a un vrai sentiment de peur et d’instabilité. Nous craignons de ne pas avoir les ressources dont nous avons besoin pour enseigner à nos enfants, particulièrement aux plus vulnérables, explique-t-elle.

L’enseignante Caitlin Gallichan-Low craint que ses élèves ne reçoivent pas la qualité d’éducation dont ils ont besoin pour devenir des citoyens accomplis.

Photo : Helen Pike

Ses propres enfants ont eu besoin de soutien psychologique à l’école l’an dernier, mais n’en ont pas reçu suffisamment.

L’école de ma fille n’était capable de financer qu’une seule évaluation psychoéducative l’an dernier, alors que quatre étaient nécessaires. Ça me brise le coeur de voir que des enfants qui ont des besoins n’obtiennent pas ce qu’il faut pour y répondre, déplore Caitlin Gallichan-Low.

Elle s’attend à voir le nombre d’élèves par classe augmenter, alors que certains de ses collègues enseignent déjà à plus de 40 élèves à la fois.

La manifestation a pris de l’ampleur au fur et à mesure qu’elle s’approchait de l’hôtel de ville de Calgary.

Photo : Helen Pike

Les manifestants se sont ensuite dirigés devant le centre médical Sheldon M. Chumir, où la foule a grossi à environ 500 manifestants, selon la police de Calgary.

Là, ils ont, cette fois, dénoncé l’impact sur le budget de la santé. Celui-ci augmente légèrement, mais des services seront privatisés et Services de santé Alberta sera amputé d’une partie de son financement.

Le Dr. Rakesh Patel (à droite) ne pourra plus passer autant de temps avec ses patients qu’auparavant en raison des coupes au financement des médecins.

Photo : Helen Pike

Le médecin de famille Rakesh Patel croit que les compressions au modèle de financement des médecins auront des répercussions sur la qualité des soins aux patients. Les médecins devront voir plus de patients pour financer leur clinique, selon lui.

Les patients vont souffrir, parce qu’ils devront sortir de la clinique le plus vite possible. Ce sont nos aînés et les personnes les plus vulnérables qui vont en payer le prix, parfois de leur vie.

Une bataille politique sur fond de budget

Les manifestants ont finalement convergé devant l’hôtel de ville de Calgary, où la police les estimait à au moins 1200 personnes.

La foule a été galvanisée par un discours de la chef de l’opposition néo-démocrate et ancienne première ministre Rachel Notley, venue avec une poignée de députés de son parti.

La chef de l’opposition néodémocrate Rachel Notley a livré un court discours devant des centaines de personnes réunies devant l’hôtel de ville de Calgary.

Photo : Helen Pike

Elle déplore les compressions au secteur public et en craint d’autres en raison des projections optimistes de la croissance économique sur lesquelles repose le budget du gouvernement Kenney.

Le gouvernement conservateur uni prévoit que le prix du baril de pétrole brut sera, en moyenne, de 58 $, un prix bien plus élevé que ce que prédit le secteur privé.

Ce budget est une fiction, mais ce qui est réel, c’est la douleur qu’il cause aux Albertains.

Le gouvernement conservateur uni affirme toutefois que ces compressions sont nécessaires.

% les dépenses publiques sur une période de quatre ans, tout en maintenant des budgets record en santé, éducation et services sociaux et services aux enfants”,”text”:”L’Alberta ne peut pas continuer de dépenser des milliards de dollars de plus qu’elle n’engrange chaque année. Notre plan diminue de moins de 3% les dépenses publiques sur une période de quatre ans, tout en maintenant des budgets record en santé, éducation et services sociaux et services aux enfants”}}” lang=”fr”>L’Alberta ne peut pas continuer de dépenser des milliards de dollars de plus qu’elle n’engrange chaque année, affirme un porte-parole du bureau du premier ministre, Harrison Fleming.

« Notre plan diminue de moins de 3 % les dépenses publiques sur une période de quatre ans, tout en maintenant des budgets record en santé, éducation et services sociaux et services aux enfants », ajoute-t-il.

Nous reconnaissons que les syndicats de la fonction publique, qui veulent des augmentations de salaire financées par les contribuables, préféreraient des augmentations de taxes, mais notre province doit vivre selon ses moyens.


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