Des experts recommandent d’éliminer la publicité à Radio-Canada

Écrit par sur 29 janvier 2020

Le groupe d’experts qui s’est penché sur l’avenir des communications au Canada recommande au gouvernement de revoir le financement et le rôle du diffuseur public CBC/Radio-Canada, et de préciser le mode de nomination de ses dirigeants.

Dans un rapport rendu public mercredi sur la législation en matière de radiodiffusion et de télécommunications, le groupe formé de six experts estime qu’il faut éliminer graduellement toute la publicité de CBC/Radio-Canada au cours des cinq prochaines années, et ce, en commençant par les contenus de nouvelles sur toutes les plateformes.

Selon le groupe d’expert, il faudrait plutôt que chaque gouvernement au pouvoir s’engage à offrir un financement stable et prévisible à CBC/Radio-Canada sur une période d’au moins cinq ans.

Qui va pouvoir nous assurer qu’on a des bonnes nouvelles locales, régionales, nationales et internationales si ce n’est pas notre diffuseur public?, lance Monique Simard, une des membres du groupe, qui a été tour à tour productrice puis présidente et chef de la direction de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) de 2014 à 2018.

Selon elle, compter sur les revenus publicitaires est périlleux pour l’avenir du diffuseur public. Elle souligne l’importance pour les décideurs à la télévision de connaître d’avance les sommes d’argent dont ils disposent pour faire des choix de programmation.

Quand on regarde la courbe des revenus publicitaires à Radio-Canada, c’est comme neige qui fond au soleil. Chaque année, il y en a de moins en moins, indique-t-elle.

Le comité avait été mandaté par le gouvernement Trudeau en 2018 pour lui formuler des recommandations sur la révision des lois canadiennes sur les télécommunications et la radiodiffusion. Présidé par Janet Yale, il a publié jeudi son rapport intitulé L’avenir des communications au Canada : le temps d’agir.

Le groupe dit aussi vouloir réaffirmer l’importance d’un média public fort. Selon ses membres, cela passe par une série d’ajouts au mandat de CBC/Radio-Canada, ce qui nécessiterait de modifier la Loi sur la radiodiffusion :

  • Refléter les collectivités et les auditoires locaux;
  • Transmettre des nouvelles nationales, régionales et locales;
  • Refléter les perspectives canadiennes dans les nouvelles internationales;
  • Refléter les peuples autochtones et promouvoir leurs cultures et leurs langues;
  • Présenter du contenu canadien à des auditoires internationaux;
  • Prendre des risques créatifs.

CBC/Radio-Canada doit favoriser la diversité du contenu médiatique, pour refléter la composition du Canada, non pas se concentrer uniquement sur les auditoires grand public lucratifs.

Finalement, le Groupe d’examen recommande d’inscrire dans la loi la nécessité de conserver un processus de nomination ouvert, transparent et axé sur les compétences pour les postes de président-directeur général, de président du conseil d’administration et de membre du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada. Ce processus de nomination devrait aussi assurer la diversité, la parité entre les sexes et la représentation des Autochtones et des groupes minoritaires.

CBC/Radio-Canada a décliné notre demande d’entrevue avec Catherine Tait, présidente-directrice générale de la société d’État. Par voie de communiqué, le directeur des relations avec les médias, Leon Mar, a répondu que le diffuseur avait bien hâte de lire le rapport.


En ce moment

Titre

Artiste

Background