Conseil de sécurité de l’ONU : la Norvège pense avoir de meilleures chances

Écrit par sur 8 février 2020

Justin Trudeau n’est pas le seul en Ethiopie à courtiser les dirigeants africains en vue d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Son homologue norvégienne aussi compte profiter de la fin de semaine pour sécuriser plusieurs appuis.

Samedi matin, une partie du gratin diplomatique réunie en Éthiopie pour le sommet de l’Union africaine (UA) se retrouve dans un chic hôtel d’Addis Abeba. L’événement : une réunion de haut niveau de l’UA sur l’égalité des genres et le renforcement socioéconomique des femmes en Afrique.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres y prononce un discours. Tout comme les premiers ministres Justin Trudeau et Erna Solberg, de la Norvège. Dans la salle, l’ambassadrice irlandaise les écoute.

M. Trudeau en profite pour annoncer que le Canada versera 10 millions $ à la Commission de l’Union africaine pour accroître l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans des secteurs tels que la paix et la sécurité, le commerce, le développement économique et l’intégration régionale.

Dans le contexte actuel, cette annonce a une saveur électorale.

L’Irlande, la Norvège et le Canada partagent la même ambition : obtenir un siège non permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Par contre, deux sièges seulement seront disponibles lors de l’élection en juin.

On travaille là-dessus depuis un bon moment, explique la première ministre norvégienne aux journalistes canadiens.

La Norvège tente d’obtenir un siège non permanent au conseil de sécurité de l’ONU, comme l’explique la première ministre du pays Erna Solberg.

Photo : Radio-Canada / Philippe-Vincent Foisy

Erna Solberg prend plusieurs questions dans ce point de presse impromptu.

Elle explique que le Canada et la Norvège ont une offre similaire : les deux défendent la primauté du droit, le multilatéralisme, la protection des océans et du climat ainsi que l’égalité des genres.

On a une approche similaire, mais on est un partenaire beaucoup plus stable, dit-elle. On est toujours la Norvège que vous connaissez, qui soutient les pays africains […], peu importe les gouvernements.

Mme Solberg cite en exemple l’aide au développement de son pays qui atteint 1 % de son PIB. C’est beaucoup plus que le Canada.

Et Mme Solberg n’en est pas à sa première participation au sommet de l’Union africaine. Elle y était l’année dernière.

On travaille avec les pays africains depuis longtemps , explique-t-elle.

La Norvège, contrairement à l’Irlande, n’est pas membre de l’Union européenne, ce qui veut dit qu’elle ne peut pas compter sur un vote en bloc des 27 membres. Mais selon certains observateurs, comme la Norvège a commencé très tôt sa campagne, elle a une longueur d’avance.

Mme Solberg refuse toutefois de tenir cette avance pour acquise.

On espère que c’est le cas, mais on n’est pas certain que ce le soit, concède-t-elle.

La première ministre norvégienne ne veut toutefois pas que la course pour obtenir un siège au conseil de sécurité éclipse le fait que son pays a de bonnes relations avec le Canada.

On ne veut pas être seulement en compétition, dit-elle. Nous sommes des partenaires à plusieurs niveaux.

Pas que le Conseil de sécurité

La première ministre norvégienne a aussi expliqué que sa présence en Afrique n’est pas uniquement liée à sa campagne pour un siège au conseil de sécurité.

Son pays compte profiter du boom économique que vivent certains pays comme l’Éthiopie pour investir.

Elle veut aussi assurer que l’Afrique se développe suffisamment pour offrir des opportunités à ses résidents, afin d’éviter un flot migratoire important en Europe.


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