Blocages ferroviaires : Andrew Scheer juge que Justin Trudeau « a créé ce problème »

Écrit par sur 22 février 2020

Le premier ministre Justin Trudeau a été mitraillé de critiques par les partis d’opposition, vendredi, après son allocution portant sur la crise ferroviaire et politique qui secoue le pays depuis maintenant 16 jours. Si les doléances varient, les conservateurs, bloquistes et néo-démocrates affirment tous que Justin Trudeau n’a pas fait preuve de leadership dans cet épineux dossier.

Le ton était trop dur, n’était pas assez dur, ou s’est durci trop brusquement. Les représentants des trois partis d’opposition, le Parti conservateur (PC), le Bloc québécois (BQ) et le Nouveau Parti démocratique (NPD), ont tous pris à partie le chef du gouvernement peu de temps après que ce dernier eut déclaré que la patience d’Ottawa s’épuisait, et qu’il était temps que les barricades soient démantelées sur les sites des divers barrages qui paralysent une bonne partie du réseau ferroviaire national.

personnes ont perdu leur emploi, [on recense] des centaines de millions de dollars de dégâts à l’économie canadienne, et le premier ministre n’a toujours rien de concret à dire”,”text”:”Seize jours après le début de la crise, plus de 1500personnes ont perdu leur emploi, [on recense] des centaines de millions de dollars de dégâts à l’économie canadienne, et le premier ministre n’a toujours rien de concret à dire”}}” lang=”fr”>Seize jours après le début de la crise, plus de 1500 personnes ont perdu leur emploi, [on recense] des centaines de millions de dollars de dégâts à l’économie canadienne, et le premier ministre n’a toujours rien de concret à dire, a attaqué Andrew Scheer, dans une allocution qui rappelait sa réponse de mardi au discours prononcé par Justin Trudeau en Chambre.

Aux yeux du chef conservateur, les déclarations de vendredi du premier ministre, qui a affirmé que les manifestants doivent maintenant rentrer chez eux, et que la responsabilité de la désescalade repose maintenant entre les mains des Premières Nations n’est que du théâtre.

Le fait de ne pas utiliser l’autorité dont il dispose est un indicateur du fait que la détermination du premier ministre est fausse, a encore affirmé M. Scheer.

S’il y a des progrès, ce ne sera pas grâce à lui.

Toujours selon le chef conservateur, le gouvernement fédéral pourrait très bien, en vertu de la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada (GRC), donner des directives générales à la police fédérale, notamment en lui demandant d’assurer le fonctionnement des infrastructures.

M. Scheer a toutefois dû reconnaître que cela ne permettrait pas à la GRC d’intervenir sur des sites ne relevant pas du fédéral, ni d’influer sur le travail de la GRC lorsque celle-ci agit comme police provinciale, notamment en Colombie-Britannique où se trouve le territoire wet’suwet’en.

De telles directives générales n’auraient pas non plus d’effets sur la Police provinciale de l’Ontario, a aussi indiqué M. Scheer, en évoquant le blocage ferroviaire à Belleville.

Tout comme le premier ministre Trudeau, qui a affirmé qu’Ottawa n’enverrait pas l’armée déloger les manifestants, Andrew Scheer a soutenu qu’on peut peut-être essayer avec la police locale avant de parler des forces armées. On pourrait demander aux policiers locaux et à la GRC de faire respecter la loi et les décisions des tribunaux.

Discours 2.0

La nouvelle déclaration du premier ministre n’a pas non plus semblé convaincre les troupes du Bloc québécois. La députée Christine Normandin a soutenu que le ton avait été un peu durci, mais sans plus, et que ce durcissement aurait pu s’effectuer de façon progressive, tout au long de la semaine.

Aux yeux de Mme Normandin, le fédéral vient de renvoyer la balle aux provinces. C’est une annonce version 2.0 de la déclaration [du premier ministre] de cette semaine.

Le Bloc continue d’ailleurs d’appeler à la nomination d’un négociateur pour traiter avec les Premières Nations.

Même son de cloche du côté du NPD, alors que la députée Rachel Blaney a réitéré les trois demandes du parti dans ce dossier : la nomination, là encore, d’un négociateur, mais aussi des discussions directes de nation à nation entre le premier ministre et la Première Nation Wet’suwet’en, ainsi que le retrait des troupes de la GRC du territoire de ce peuple autochtone, chose qui a déjà été proposée par la police fédérale, sous conditions.

Justin Trudeau aurait pu envoyer [Andrew] Scheer faire le point de presse à sa place, a déploré Mme Blaney, selon qui il est dangereux d’affirmer que la responsabilité de la crise est désormais du côté des Premières Nations.

C’est une crise énorme, et Justin Trudeau refuse d’assumer ses responsabilités.

Quelques premiers ministres ont également réagi à l’allocution du premier ministre. En Saskatchewan, Scott Moe s’est dit satisfait du message lancé par M. Trudeau. Selon lui, la déclaration selon laquelle les blocages ferroviaires doivent cesser reflète la plupart des propos tenus jeudi lors d’une réunion sur la question.

En Ontario et au Québec, cependant, le ton est moins conciliant. Autant Doug Ford que François Legault continuent de réclamer la levée des barrages, et appellent M. Trudeau à prendre ses responsabilités.


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