Vacances d’été : les infirmières expriment leur ras-le-bol face à l’incertitude

Écrit par sur 27 mai 2020

Radio-Canada

Des infirmières manifesteront partout au Québec mercredi pour exprimer une fois de plus leur ras-le-bol face à leurs conditions de travail, et plus particulièrement l’incertitude entourant l’octroi de leurs vacances après deux mois et demi de crise de la COVID-19.

Des rassemblements sous le thème Mortes de fatigue, organisés par des syndicats affiliés à Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, doivent notamment avoir lieu à Montréal, à Terrebonne à Longueuil, à Québec et à Trois-Rivières.

La semaine dernière, des dizaines d’infirmières ont manifesté devant les bureaux du premier ministre du Québec, François Legault, pour dénoncer la suspension prolongée de plusieurs aspects de leur contrat de travail, dont le droit aux vacances. M. Legault n’avait pas caché son mécontentement.

Où sont les manifestations?

  • CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci, à Montréal, de 11 h à 13 h
  • Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, de 11 h à 13 h
  • Hôpital Notre-Dame, à Montréal, de 15 h 30 à 16 h
  • Hôpital général juif, à Montréal, de 15 h 30 à 16 h 30
  • Hôpital Pierre Le-Gardeur, à Terrebonne, à 15 h 45
  • Hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, de 15 h 45 à 16 h
  • Hôtel Le Concorde (centre désigné pour les patients COVID-19), à Québec, dès 11 h 30
  • Siège social du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux, à Trois-Rivières, à 14 h

La manifestation devant le CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci, où la COVID-19 a fait des ravages, sera de type bed in, pour souligner l’épuisement des infirmières, affirme la FIQ. La présidente du syndicat, Nancy Bédard, sera sur place.

On va inviter les gens, nos membres, également ceux de l’APTS et de la CSN, à venir se reposer avec nous, explique la présidente du Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal (SPS-NIM), Kathleen Bertrand, en entrevue à Radio-Canada.

Il faut démontrer à notre employeur, mais aussi au gouvernement, qu’on a besoin de toutes nos vacances, des vacances qui étaient planifiées, à l’horaire, pour la période estivale, mais également pour signifier qu’on a besoin de congés.

Des conventions suspendues, des infirmières à bout de souffle

L’octroi des vacances aux infirmières est actuellement dans l’incertitude en raison de la suspension de plusieurs aspects de leur convention collective, décrété par le gouvernement Legault dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.

Selon Mme Bertrand, il est extrêmement difficile pour les infirmières de se faire imposer arrêté sur arrêté ministériel, alors qu’elles travaillent à un rythme infernal depuis que l’épidémie est apparue.

“Je te donne un petit nanane et si tu ne fais pas ce que je te dis, tu vas avoir un coup de bâton”. C’est un peu ça qui se passe en ce moment avec les arrêtés ministériels”,”text”:”C’est une façon de gouverner, le bâton et la carotte: “Je te donne un petit nanane et si tu ne fais pas ce que je te dis, tu vas avoir un coup de bâton”. C’est un peu ça qui se passe en ce moment avec les arrêtés ministériels”}}” lang=”fr”>C’est une façon de gouverner, le bâton et la carotte:  “Je te donne un petit nanane et si tu ne fais pas ce que je te dis, tu vas avoir un coup de bâton”. C’est un peu ça qui se passe en ce moment avec les arrêtés ministériels, déplore-t-elle.

On nous promet et on nous fait miroiter d’avoir des primes ou des montants forfaitaires qui ne seront appliqués qu’à une infime partie des membres et de l’autre côté, on s’assure, du côté de la gestion, de nous forcer à être présent au travail avec les arrêtés ministériels.

Si ce rythme de travail continue, ce qu’on risque de voir arriver, c’est de plus en plus d’épuisement professionnel, de plus en plus d’arrêts de travail […]. Il se pourrait aussi qu’il y ait plus de gens qui décident de quitter la profession ou qui décident de quitter le milieu de la santé.

Actuellement, à toutes les semaines, moi je reçois de deux à trois démissions, parce que les gens ne peuvent tout simplement plus continuer ce rythme de travail. Les journées sont longues, sont éreintantes, autant physiquement que psychologiquement, et on en demande toujours plus.

Selon Mme Bertrand, les gestionnaires du réseau refusent de présenter aux syndicats des éléments permettant de justifier de possibles annulations de vacances pourtant accordées aux syndiqués plus tôt ce printemps.

: “on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir et on ne voudrait pas se retrouver avec des problématiques de personnel””,”text”:”On n’a aucune donnée, aucune explication sur leur analyse factuelle. Ce qu’on nous dit c’est: “on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir et on ne voudrait pas se retrouver avec des problématiques de personnel””}}” lang=”fr”>On n’a aucune donnée, aucune explication sur leur analyse factuelle. Ce qu’on nous dit c’est : “on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir et on ne voudrait pas se retrouver avec des problématiques de personnel”, déplore-t-elle.

On comprend qu’ils ne veulent pas se retrouver avec des problématiques de personnel, mais entre des problématiques qui sont réelles et ce qu’ils pensent, il peut y avoir une marge, poursuit la cheffe syndicale.

Selon elle, les syndicats du milieu de la santé ont soumis plusieurs propositions pour tenter de trouver des voies de passage, mais se font constamment dire par les gestionnaires que le temps manque pour les mettre en œuvre.

On nous écoute, mais est-ce qu’on prend vraiment en compte ce qu’on dit? On en doute énormément, et on ne voit pas de réelle volonté d’amoindrir la situation en lien avec les vacances.

Selon Mme Bertrand, les syndiqués estiment qu’il y a maintenant suffisamment de personnel en place pour que tous ceux et celles qui se sont vus accorder leurs vacances puissent les prendre.


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