Trudeau évite de critiquer la réaction de Trump face aux manifestations

Écrit par sur 2 juin 2020

Justin Trudeau a soigneusement évité de commenter la gestion des manifestations contre la brutalité policière et le racisme qui embrasent les États-Unis depuis la mort de l’Afro-Américain George Floyd aux mains de policiers blancs de Minneapolis.

Le premier ministre canadien a longuement hésité avant de répondre à un journaliste de CBC qui lui demandait mardi ce qu’il pensait de la volonté de Donald Trump de faire appel à l’armée pour rétablir l’ordre dans les rues du pays.

Si vous ne voulez pas commenter, quel message croyez-vous envoyer?, a ajouté le journaliste, plongeant du coup M. Trudeau dans un long silence de plus de 20 secondes qui semblait traduire son embarras.

Nous regardons tous avec horreur et consternation ce qui se passe aux États-Unis, a-t-il finalement répondu, sans dire ce qu’il pensait de la gestion de la crise par le président américain.

Il a immédiatement enchaîné en soulignant, comme il l’avait fait lundi, que les Canadiens doivent aussi constater que pour les Canadiens noirs ou racisés, la discrimination est une réalité qui se vit quotidiennement.

Nous avons de la discrimination systémique, ce qui veut dire que nos systèmes, nos institutions, les mesures…, tout ce qu’on a en place ne traite pas de la même façon les Canadiens d’origines diverses que d’autres.

de ne pas juste voir le contraste avec les États-Unis et de dire “ah! on est beaucoup mieux ici”– de dire que nous avons de grands défis au Canada aussi, et que nous devons et nous allons agir.”,”text”:”Et de comprendre ça, de vraiment comprendre ça –de ne pas juste voir le contraste avec les États-Unis et de dire “ah! on est beaucoup mieux ici”– de dire que nous avons de grands défis au Canada aussi, et que nous devons et nous allons agir.”}}” lang=”fr”>Et de comprendre ça, de vraiment comprendre ça – de ne pas juste voir le contraste avec les États-Unis et de dire “ah! on est beaucoup mieux ici” – de dire que nous avons de grands défis au Canada aussi, et que nous devons et nous allons agir.

Relancé sur les raisons pour lesquelles il était si réticent à commenter les gestes du président Trump, M. Trudeau a fait valoir que son travail consistait à défendre les Canadiens, leurs intérêts et leurs valeurs.

Plus tôt en matinée, les développements aux États-Unis dans l’affaire George Floyd ont engendré des réactions beaucoup plus affirmées de la part de l’Allemagne, de l’Union européenne, voire des Nations unies.

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a par exemple estimé que les manifestations pacifiques sont « compréhensibles et plus que légitimes » et a partagé son espoir que ces manifestations rendront les choses différentes aux États-Unis.

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a pour sa part déploré l’usage excessif de la force par les policiers américains lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

Il s’agit d’un abus de pouvoir. Il faut le dénoncer, le combattre, aux États-Unis et partout ailleurs, a-t-il dit. Ici, en Europe, nous sommes choqués et consternés par la mort de George Floyd, comme la population des États-Unis. Je pense que toutes les sociétés doivent rester vigilantes face à l’usage excessif de la force par les gardiens de l’ordre.

Nous devons nous assurer partout, en particulier dans les sociétés qui sont fondées sur l’État de droit, la représentation démocratique et le respect des libertés, que les personnes chargées de veiller à l’ordre n’utilisent pas leurs capacités comme cela a été le cas lors de la mort très très malheureuse de George Floyd, a-t-il ajouté.

La haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a également commenté le débat. Aux États-Unis, les manifestations provoquées par la mort de George Floyd mettent en évidence non seulement les violences policières contre les personnes de couleur, mais aussi les inégalités dans la santé, l’éducation, l’emploi et la discrimination raciale endémique, a-t-elle déclaré.

M. Trudeau avait par ailleurs affirmé dès le début de sa conférence de presse qu’il en aurait plus à dire cet après-midi à la Chambre des communes en matière de lutte contre le racisme et la discrimination.

En tant que politiciens, nous devons écouter et apprendre sur ce qu’il faut faire pour combattre le racisme, la discrimination et l’injustice, a-t-il enchaîné. Parce qu’être un allié [des communautés touchées] signifie se pencher sérieusement sur nos systèmes existants, et s’engager à faire ce qu’il faut pour les corriger.

Ce qu’on voit en ce moment, ce ne sont pas des cas isolés, a ajouté le premier ministre. C’est le résultat de systèmes qui beaucoup trop souvent tolèrent, normalisent et perpétuent l’injustice et l’inégalité à l’endroit des personnes de couleur. Non seulement l’autre côté de la frontière, mais ici, chez nous, dans nos communautés, dans notre pays. Ça doit cesser.

Pas d’approche particulière pour les Hongkongais

Dans un autre ordre d’idée, Justin Trudeau a refusé d’ouvrir la porte à une approche particulière qui permettrait aux militants prodémocratie de Hong Kong, confrontés à la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine, de demander l’asile au Canada.

Le Canada, depuis longtemps, accueille les gens qui fuient les persécutions et l’intolérance partout dans le monde, a-t-il répondu à une question sur le sujet. Nous avons un système qui est établi pour regarder les cas, regarder les enjeux et prendre les bonnes décisions.

La semaine dernière, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a indiqué que si Pékin ne faisait pas marche arrière, Londres modifierait les conditions attachées au passeport britannique d’outre-mer, délivré aux Hongkongais avant la rétrocession du territoire à la Chine en 1997, afin de les rendre plus favorables.

À l’heure actuelle, ce passeport ne permet qu’un séjour de six mois au Royaume-Uni, mais cette limite pourrait être supprimée pour permettre à son détenteur de venir chercher du travail ou étudier au Royaume-Uni pour mois”,”text”:”des périodes prolongeables de 12mois”}}” lang=”fr”>des périodes prolongeables de 12 mois, a-t-il expliqué.


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