Postes de contrôle interrégionaux : des élus veulent des clarifications

Écrit par sur 4 avril 2020

Depuis la mise en place des postes de contrôle pour limiter les déplacements entre régions le week-end dernier, les députés et plusieurs élus municipaux sont submergés par les courriels et les téléphones de citoyens qui veulent mieux comprendre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

C’est ce qui nous a le plus occupés cette semaine, c’est ingérable. Ce n’est pas à moi d’interpréter les règles édictées et je ne peux pas dire à des gens de prendre la route sans garantie qu’ils peuvent traverser, commente Pascal Bérubé, le chef parlementaire du Parti québécois à l’Assemblée nationale et député de Matane-Matapédia.

Il affirme avoir reçu au-delà de 1200 messages seulement au cours de la fin de semaine, tout de suite après l’instauration de cette mesure par le gouvernement.

Barrage routier sur la route 132 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, samedi en fin de journée.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Les demandes sont de toutes sortes, allant de la garde partagée d’enfants pour des parents qui résident dans des régions différentes aux travailleurs qui résident dans une région dite fermée et travaillent dans une autre.

Pascal Bérubé rapporte que beaucoup de demandes viennent aussi d’étudiants qui veulent aller récupérer leur matériel scolaire laissé dans la ville où ils étudient ou d’entreprises qui souhaitent savoir si leurs marchandises sont considérées comme un bien essentiel.

Le député demande à Québec de diffuser un message cohérent, afin que les consignes soient bien connues et suivies par la population.

Il y a plein de gens qui veulent traverser les postes de contrôle pour des raisons légitimes, mais qui ne sont pas capables de savoir s’ils peuvent le faire.

Toute la semaine, dit-il, j’ai réclamé qu’on ait à la fois une ligne téléphonique et une interaction virtuelle, par courriel ou par les réseaux sociaux pour répondre à ces questions-là.

Pascal Bérubé rappelle que si les députés sont en accord avec la fermeture des frontières régionales, ils ont aussi besoin d’informations claires.

Sa collègue, la députée de Duplessis et porte-parole du PQ en matière de sécurité publique, Lorraine Richard, ajoute que les mesures doivent tenir compte des particularités de chaque région et des ressources disponibles pour les appliquer.

Matanie/Haute-Gaspésie

Le préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier admet lui aussi devoir répondre à de nombreuses demandes d’information concernant les déplacements entre la Matanie, au Bas-Saint-Laurent, et la Haute-Gaspésie.

Plusieurs personnes interrogent leurs élus sur la possibilité d’aller faire leur épicerie à Matane, alors que ce n’est plus possible puisqu’il s’agit de deux régions différentes. Il y a une forte pression, ils veulent venir à Matane, constate M. Bérubé.

Plusieurs découvrent que les deux MRC ne sont pas dans la même région administrative, commente le député qui rapporte que l’installation d’un poste de contrôle entre la Matanie et la Haute-Gaspésie a d’ailleurs fait l’objet de discussions.

Le préfet de la Haute-Gaspésie observe que l’augmentation du nombre de cas en Gaspésie et aux Îles, incite des citoyens et des élus à demander des mesures plus sévères aux points de contrôle. On sent que les gens deviennent un peu plus craintifs à la lecture de l’augmentation du nombre de cas sur notre territoire.

La Haute-Gaspésie veut que le point de contrôle des Méchins soit plus sévère.

Photo : Radio-Canada / Marie-Jeanne Dubreuil

Cette semaine, plusieurs maires de la Haute-Gaspésie ont réclamé l’installation d’un poste de contrôle sur la route 299 qui relie la Haute-Gaspésie à la Baie-des-Chaleurs afin de limiter les déplacements à l’intérieur de la région.

Cette demande a pour le moment été jugée non nécessaire par la Direction de la Santé publique.


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