Le Canada « de plus en plus » la cible d’ingérence étrangère

Écrit par sur 2 février 2020

Une série de notes produites pour le président du Bureau du Conseil privé, Dominic Leblanc, préviennent que le Canada est « de plus en plus » la cible d’ingérence de la part d’« ennemis étrangers ».

Des adversaires et des compétiteurs étrangers ciblent de plus en plus le Canada afin de faire avancer leurs propres intérêts économiques et sécuritaires, indique un classeur contenant 150 pages de compte-rendu obtenu par CBC en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Le destinataire de ces notes, Dominic Leblanc, a hérité du dossier de la protection des institutions démocratiques canadiennes lors de la formation du dernier cabinet du gouvernement de Justin Trudeau.

Le Canada, comme la majorité des démocraties occidentales, est la cible d’États étrangers qui veulent interférer ou endommager [de manière informatique ou non] nos processus démocratiques, ajoute le document.

L’expression “de plus en plus” est vraiment importante, note en entrevue avec CBC la professeure associée à l’Université de Carleton, Stephanie Carvin. Cela insinue qu’il y aurait des paramètres avec lesquels on serait capable de mesurer qu’il y aurait effectivement plus d’attaques, et peut-être même de nouveaux types d’attaques.

Les notes obtenues par CBC ne précisent pas qui seraient les adversaires étrangers évoqués.

Or, dans les semaines menant à l’élection du 22 octobre dernier, des sources ont confié à CBC que les services de renseignement canadiens surveillaient les tentatives de six pays d’influencer le résultat du scrutin : la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Iran et le Venezuela.

L’espionnage traditionnel, toujours « le plus grand danger »

Selon Stephanie Carvin, ces pays sont probablement toujours surveillés, tout comme la Russie et d’autres pays au Moyen-Orient.

Il y a plusieurs secteurs qui peuvent être intéressants pour ces acteurs étrangers. Ils peuvent être intéressés à notre secteur énergétique, pétrolier, gazier. Ils sont aussi intéressés à simplement discréditer notre démocratie et nos processus démocratiques, note-t-elle.

D’une certaine manière, ils veulent simplement alimenter la frustration et la dissension à propos de plusieurs enjeux pour que les Canadiens soient en colère les uns après les autres.

John Townsend, porte-parole pour le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRC), indique qu’au cours de la dernière année, l’agence avait observé des États étrangers cibler des communautés spécifiques au Canada.

L’interférence traditionnelle des services d’espionnage étrangers demeure le plus grand danger, mais l’interférence en utilisant des technologies informatiques est une préoccupation croissante, a-t-il expliqué dans un courriel envoyé à CBC.

« Failles » dans la protection des élections

Pour protéger le scrutin d’octobre dernier, le gouvernement avait mis sur pied une équipe interne chargée de sonner publiquement l’alarme si elle découvrait des preuves que l’élection était truquée. Chose qui n’a jamais été faite.

Immédiatement après l’élection, des responsables ont indiqué qu’ils avaient découvert des tentatives de désinformation, mais rien d’assez grave pour mener à un avertissement public.

Or les notes obtenues par CBC font état de failles toujours existantes dans la manière dont le Canada a géré la sécurité autour des élections, mais les exemples évoqués ont été caviardés. Un rapport complet déclassifié doit être publié dans les prochains mois.

Les notes soulignent toutefois que, devant la courte durée de la campagne électorale, les efforts gouvernementaux ont été concentrés directement sur le scrutin, les politiciens et les partis politiques, les médias, le système juridique, par exemple– de côté.”,”text”:”laissant les enjeux plus larges en lien avec la protection des institutions démocratiques du Canada –les politiciens et les partis politiques, les médias, le système juridique, par exemple– de côté.”}}” lang=”fr”>laissant les enjeux plus larges en lien avec la protection des institutions démocratiques du Canada – les politiciens et les partis politiques, les médias, le système juridique, par exemple – de côté.

Dominic Leblanc n’était pas disponible pour une entrevue avec CBC.

Nous allons continuer à être vigilants et de combattre toute menace. Assurer la sécurité de nos processus démocratiques est une priorité pour notre gouvernement, a toutefois répondu un porte-parole.

Selon un reportage de Catharine Tunney pour CBC News


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