L’Alberta supprime l’interdiction de mines de charbon dans les Rocheuses

Écrit par sur 22 mai 2020

Le gouvernement conservateur albertain facilite la création de mines de charbon à ciel ouvert en mettant fin à une interdiction en place depuis 1976 qui protégeait les zones les plus sensibles des Rocheuses.

Le gouvernement espère ainsi attirer des investissements dans le secteur du charbon. Il affirme par ailleurs que cette protection était datée et que l’environnement restera protégé par d’autres règles en place.

 Avec cette approche, nous trouvons un équilibre entre une protection forte de l’environnement tout en incitant l’industrie à augmenter ses investissements, explique le ministre de l’Environnement, Jason Nixon, dans un communiqué publié vendredi dernier.

En vigueur depuis 1976

L’argument ne convainc pas les défenseurs de l’environnement qui s’indignent de cette décision, alors que les exploitants de charbon ont fait part de leur satisfaction.

Le règlement de 1976 encadrait l’exploration, l’exploitation et les baux pour le charbon. Dans certaines zones, les mines à ciel ouvert étaient interdites et l’exploitation souterraine limitée en fonction de ses effets sur la surface.

Mine de charbon de Grande Cache en Alberta.

Photo : Grande Cache Coal

Le gouvernement a décidé de ne pas renouveler ce règlement et de le laisser expirer le 1er juin.

Le texte comprenait des règles sur les effets cumulés pour les espaces naturels, les cours d’eau, la faune et la flore, rappelle Nissa Petterson, de l’Alberta Wilderness Association. Elle juge que les règles générales qui seront désormais en place sont moins protectrices parce qu’elles concernent les projets pris individuellement et négligent leurs effets cumulés.

Pas de consultation

L’Alberta Wilderness Association s’inquiète pour l’habitat des caribous, des grizzlys et des espèces menacées de truites. Nissa Petterson déplore également que le changement n’ait pas été annoncé plus tôt et que la population albertaine n’ait pas été consultée.

Kevin van Tighem, qui représente des propriétaires terriens dans une des zones concernées dans les contreforts de l’est des Rocheuses, ajoute que la région accueille déjà plus d’activités que prévu.

Emplois en vue

Les professionnels du charbon sont satisfaits, indique Robin Campbell, qui représente les industriels. L’ancien ministre provincial de l’Environnement est devenu président de l’Association canadienne du charbon.

Le charbon ne disparaît pas, contrairement à ce que certains aiment penser.

Robin Campbell explique que les entreprises pouvaient demander une exception aux règles de 1976, mais que le processus était lourd et compliqué. La disparition du règlement supprime une barrière importante aux investissements, selon lui.

L’ancien ministre provincial Robin Campbell représente les intérêts de l’industrie du charbon.

Photo : Radio-Canada

Il mentionne notamment certains projets sur la table pour la région de Rocky Mountain House.  Ça va leur permettre de commencer maintenant. Les compagnies vont pouvoir lever des fonds auprès de la communauté internationale et commencer leurs activités, ce qui va créer des emplois. 

Robin Campbell estime qu’au moins une demi-douzaine d’entreprises étudient la possibilité de créer des mines sur des terrains où les règles l’interdisaient jusqu’à maintenant.  Il y en aura d’autres, promet-il.

Robin Campbell explique que l’Alberta possède des gisements importants de charbon de haute qualité qui est très intéressant, en particulier pour l’industrie de l’acier au Japon, en Corée et en Chine.


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