L’Alberta et le fédéral en désaccord sur les émissions des sables bitumineux

Écrit par sur 12 février 2020

Pour Jason Kenney, les émissions de GES des sables bitumineux atteignent 67 mégatonnes par an, alors qu’Ottawa estime qu’elles sont plus près de 87 mégatonnes.

Au moment où le Cabinet fédéral doit rendre sa décision concernant la mine de sables bitumineux Teck Frontier, la province et le gouvernement fédéral ont des vues différentes quant à l’effet de ce projet sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’atteinte de ses objectifs par l’Alberta.

Jason Kenney estime que l’Alberta est bien en deçà du plafond de 100 mégatonnes promis en 2016 par le gouvernement provincial précédent, mais qui n’avait pas fait l’objet d’une réglementation claire.

À l’époque, la province estimait que les émissions atteindraient 70 mégatonnes par an. Jason Kenney cite des chiffres plus bas dans une lettre adressée à Justin Trudeau.

mégatonnes à la fin de l’année2018″,”text”:”Selon nos dernières estimations, les émissions de gaz à effet de serre qui émanent des sables bitumineux soumis au plafond se situaient à 67mégatonnes à la fin de l’année2018″}}” lang=”fr”>Selon nos dernières estimations, les émissions de gaz à effet de serre qui émanent des sables bitumineux soumis au plafond se situaient à 67 mégatonnes à la fin de l’année 2018, explique-t-il.

D’après lui, Teck Frontier ajouterait 4 mégatonnes aux émissions de GES attribuables aux mines de sables bitumineux.

Le fédéral cite son rapport le plus récent, soumis à l’ONU en janvier, qui présente des données allant jusqu’à 2017. Les émissions s’élèvent à 68 mégatonnes juste pour l’année 2015, selon le fédéral, ce qui est supérieur aux estimations de Jason Kenney pour 2018, en dépit d’une augmentation de la production pendant cette période.

Toujours selon le gouvernement fédéral, les émissions de GES atteindront 87 mégatonnes en 2020 et 100 mégatonnes d’ici 2030.

L’attachée de presse du ministère de l’Environnement albertain accuse Ottawa de changer son interprétation du plafond au dernier moment. Elle note pourtant que la méthode de calcul de la province est la même que celle utilisée sous le gouvernement de Rachel Notley, méthode approuvée par Ottawa par le passé.

Un plafond qui va « peser» dans l’approbation de Teck Frontier

Jason Kenney avait, un temps, pensé supprimer le plafond, mais il s’est ravisé après son élection. Son gouvernement n’a cependant pas indiqué vouloir le faire respecter grâce à la loi.

Lundi, Jim Wilkinson, le ministre fédéral de l’Environnement, a affirmé que le plafond allait peser dans la décision d’Ottawa concernant Teck Frontier et qu’une politique ambitieuse sur la limitation des émissions des sables bitumineux s’alignait avec le plan national sur le climat. À ce jour, sans réglementation, il n’y a aucun moyen d’appliquer ce plafond, a-t-il déclaré.

La réglementation est-elle importante pour assurer que le plafond ne soit pas dépassé? Absolument.

Selon lui, les estimations actuelles se basent sur l’hypothèse voulant que seul un petit nombre de projets de mines de sables bitumineux voient le jour. En revanche, si ces projets devaient tous être approuvés, le total des émissions s’élèverait à 130 mégatonnes par an, même sans Teck Frontier.

Le cabinet du ministre de l’Environnement albertain s’estime trompé par ces déclarations. Il est intéressant qu’Ottawa soulève maintenant la question de la mise en place du plafond dans la réglementation, car il n’en a pas été question dans le cadre de multiples discussions avec le ministre fédéral par le passé, conclut l’attachée de presse du ministre dans un courriel.

Le gouvernement fédéral doit se prononcer sur l’approbation de Teck Frontier d’ici la fin du mois.

Avec les informations de Robson Fletcher


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