Crise ferroviaire : Justin Trudeau annule sa visite dans les Caraïbes

Écrit par sur 17 février 2020

Le premier ministre a décidé d’annuler son séjour officiel dans les Caraïbes, après avoir consulté ses ministres tout au long de cette fin de semaine sur la crise qui paralyse le système ferroviaire dans l’est du pays.

De retour vendredi soir de sa tournée en Afrique qui visait à faire élire le Canada au Conseil de sécurité de l’ONU, Justin Trudeau avait été lourdement critiqué pour son absence et son silence lors des débuts de la crise.

Le premier ministre, qui devait de nouveau voyager lundi pour se rendre à la Barbade, et ce toujours dans le cadre de sa campagne de séduction pour obtenir un siège au Conseil de sécurité, a annulé sa mission pour tenter de trouver des solutions à la multiplications des manifestations et des barrages ferroviaires.

Durant l’absence du premier ministre, Ottawa a fait l’objet de critiques pour ne pas avoir pris des mesures visant à déloger les manifestants.

Au cours des derniers jours, des manifestants ont installé de nouveaux barrages sur d’importantes voies ferroviaires afin de protester contre un projet de gazoduc, qui traverserait le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.

Les trains sont toujours immobilisés dimanche en Gaspésie, où les Micmacs de Listuguj, manifestent depuis lundi en appui àla nation britanno-colombienne.

Quant au barrage ferroviaire installé il y a 10 jours sur le territoire mohawk de Tyendinaga, à l’est de Belleville, en Ontario, a amené le Canadien National (CN) à interrompre le service jusqu’à nouvel ordre.

S’assurer d’une «  solution pacifique  »

Une porte-parole du premier ministre, Chantal Gagnon, a indiqué que M. Trudeau avait notamment parlé avec sa vice-première ministre Chrystia Freeland, le ministre des Transports Marc Garneau, le ministre de la Sécurité publique Bill Blair et la ministre des Relations Couronne-Autochtones Carolyn Bennett.

Chantal Gagnon a ajouté que le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, avait informé le premier ministre des échanges survenus lors de sa rencontre de samedi avec des représentants de la nation mohawk, près de Belleville.

À l’émission Question Period du réseau CTV, M. Miller a évoqué les exemples d’Oka et d’Ipperwash pour rappeler que le dialogue était préférable à une intervention policière.

Il y a trente ans, la police a foncé dans le tas à Kanhesatake et quelqu’un a été tué. Qu’avons-nous appris de tout cela? Qu’avez-vous appris d’Ipperwash?

M. Miller a reconnu que les barrages ferroviaires nuisaient à l’économie, mais que le gouvernement était résolu à trouver une solution pacifique pour régler de telles disputes.

Croyons-nous en la paix? Croyons-nous à un dialogue avec des gens avec lui nous ne partageons pas nécessairement la même opinion?, a-t-il demandé. : assurons-nous d’obtenir une solution pacifique.”,”text”:”Nous continuons de répéter les mêmes erreurs. Mon conseil à mes collègues est le suivant: assurons-nous d’obtenir une solution pacifique.”}}” lang=”fr”>Nous continuons de répéter les mêmes erreurs. Mon conseil à mes collègues est le suivant : assurons-nous d’obtenir une solution pacifique.

Le chef de Tyendinaga, Donald Maracle, a mentionné qu’il n’avait pas participé aux discussions de samedi et a refusé de s’exprimer sur le sujet.

Karen Brant, une résidente non-autochtone de Tyendinaga, a quant à elle souligné que si la population était contre le projet de gazoduc, elle était néanmoins divisée sur le fait d’ériger des barrages sur les voies ferroviaires.

Les gens croient en leur combat, mais ils s’interrogent seulement sur les répercussions sur l’économie, a-t-elle relaté.

Elle a cependant ajouté que l’enjeu avait réuni des Autochtones et des non-Autochtones venus apporter des couvertures, des articles de toilette et des repas chauds aux manifestants.

Cela a rassemblé la communauté. Les manifestants ont reçu le genre d’appui qu’on ne voyait jamais auparavant. Il est dommage qu’il faille se rendre à ce stade pour se faire comprendre.

Un barrage en moins

Des membres de la Première Nation Gitxsan ont accepté de lever temporairement le barrage établi près de Hazelton, en Colombie-Britannique, jusqu’à une éventuelle rencontre entre les chefs héréditaires des Wet’suwet’se et des représentants des gouvernements fédéral et provincial.

Le cabinet du premier ministre Trudeau a confirmé que la ministre Bennett serait disponible pour commenter dès que les arrangements de la rencontre auront été convenus. Le ministre des Relations avec les Autochtones de la Colombie-Britannique, Scott Fraser, a déjà annoncé qu’il représenterait la province lors de ces discussions.

La rencontre se déroulera lundi à Victoria.

Les chefs de la nation Wet’suwet’en ont l’intention d’accepter l’invitation lancée les Gitxsan.

Nous sommes près à avancer d’un pas de manière positive. Notre réponse demeure la même : ce gazoduc ne traversera pas notre territoire.

Toutefois, l’un des chefs héréditaires de la nation Wet’suwet’en a jeté un froid en indiquant que ses collègues et lui assisteraient à cette rencontre en « qualité de témoins ».

Un barrage de plus

Une vingtaine de manifestants bloquent depuis dimanche midi la voie ferrée à Saint-Pascal, dans le Bas-Saint-Laurent, a indiqué la Sûreté du Québec (SQ).

Le corps de police provincial a expliqué en début d’après-midi être sur place pour s’assurer que des infractions ne soient pas commises, ajoutant que la police du CN se dirigeait vers les lieux.


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