Côte d’Ivoire : Le consistoire des Protestants Évangéliques interpelle les autorités ivoiriennes sur le danger qui guette l’année électorale

Écrit par sur 22 février 2020


Le clergé protestant évangélique regroupé au sein du
Consistoire des protestants évangéliques de Côte d’Ivoire (CPECI)  s’est prononcé le vendredi 22 février 2020 sur
la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. Cela après l’église Catholique,
en janvier dernier.

Le porte-parole du Consistoire des
Protestants Évangéliques de Côte d’Ivoire (CPECI), Dr Janvier Bouabré avec ses
paires a tenu le vendredi 22 février 2020 un point de presse au siège de
l’église Protestante Baptiste œuvres et mission internationale (EPBOMI) à
Yopougon Assonvon pour se prononcer sur la situation sociopolitique actuelle en
Côte d’Ivoire.

Dans une déclaration lue à cette occasion, l’Apôtre Bouabré
Janvier, porte-parole du Consistoire des Protestants Évangéliques de Côte
d’Ivoire a déploré, au nom du monde évangélique, l’atmosphère délétère qui
prévaut présentement dans la phase primaire de cette année électorale. C’est pourquoi,
il a appelé le gouvernement ivoirien à poursuivre le dialogue avec
l’opposition, en vue d’assurer une bonne cohésion sociale, préalable à une
élection apaisée en octobre prochain, gage de tout développement.

L’Apôtre Bouabré Janvier, Vice-Président et porte parole du Consistoire.

Voici là l’intégralité de la déclaration du
Consistoire des Protestants Évangéliques sur la situation sociopolitique en
Côte d’Ivoire.

«À nos gouvernements, nos concitoyens,
et ceux qui habitent la Côte d’Ivoire, salut. Que la paix du Seigneur soit
votre partage.

Le
Consistoire des Protestantes Evangéliques de Côte d’Ivoire, réuni en sa session
de la Haute Chambre du 20 février 2020, s’est penché sur la situation
sociopolitique qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire.

Au regard des
évènements qui marquent l’actualité depuis quelques temps avec des prises de
positions extrêmes qui ne laissent pas présager d’une quiétude suffisante dans
la perspective des élections à venir, l’église, conformément à son ministère de
réconciliation et de paix et dans son rôle de colonne et d’appui de  la vérité, se voit dans l’obligation morale
et spirituelle de s’exprimer.

Les membres de la haute Chambre du Consistoire.

De l’obligation, de l’opportunité et de l’urgence
de s’exprimer

Notre
responsabilité est d’abord spirituelle, et repose sur le passage d’Ezéchiel
33/1-6, qui nous en fait obligation en ces termes :

«la parole de l’Eternel me fut adressé, en
ces mots : Fils de l’homme, parle aux enfants de ton peuple, et
dis-leur : lorsque je fais venir l’épée sur un pays, et que le peuple du
pays prend dans son sein un homme et l’établit comme sentinelle, si cet homme
voit venir l’épée sur le pays, sonne de la trompette, et avertit le
peuple ; et si celui qui entend le son de la trompette ne se laisse pas
avertit, et que l’épée vienne le surprendre, son sang sera sur sa tête. Il a
entendu le son de la trompette, et il ne s’est pas laissé avertit, et que
l’épée vienne enlever à quelqu’un la vie, celui-ci périra à cause de son
iniquité, mais je redemanderai son sang à la sentinelle 
».

Notre
responsabilité est aussi citoyenne, car notre paix dépend de la paix du pays (Jérémie
29/7) ; « Rechercher le bien
de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Eternel en sa faveur,
parce que votre bonheur dépend du sien ».

En outre
devant le péril, le silence devient coupable. Par contre, en s’exprimant avec
les valeurs de paix et d’amour qui lui sont propres, l’église contribue à
éviter d’autres formes d’expression potentiellement regrettables.

Enfin,
l’histoire récente de notre pays a été tristement marquée par les multiples
crises sociopolitiques qui ont évolué crescendo depuis 1999 pour aboutir à la
terrible déflagration post-électorale de 2011.

Ces
crises ont causé aux populations vivant en côte d’Ivoire des traumatismes et
dommages tellement malheureux, dont les effets ne sont pas encore résorbés.
Nous en tirons d’expérience, la nécessité de prévenir au plut tôt toute
escalade qui pourrait être préjudiciable au bien-être des populations et à la
construction du développement national.

Révérend Dr Zézé Raphael, Vice-président Chargé des affaires administratives du Consistoire.

Des maladies, peurs et craintes ressentis à l’aube
de l’élection présidentielle de 2020

Dans le concert
des voix qui se sont déjà exprimées sur le sujet, nous voulons pour notre part
déplorer l’atmosphère délétère qui prévaut dans la phase actuelle de
préparation des élections.

Nous trouvons
particulièrement regrettable :

-Les tensions
sociales survenues entre communautés ;

-Le désaccord
des acteurs politiques sur la conduite du processus électoral ;

-La mise en
cause de la liberté d’expression politique ;

-Les crimes et
sacrifices rituels régulièrement observés à travers les témoignages et faits
divers, ce qui est humainement insupportable et inadmissible, en considération
du caractère sacré de la vie humaine.

Cette
situation est de nature à faire perdre aux populations leur sérénité face à
l’élection à venir. Elle est dangereuse pour la paix sociale. C’est pourquoi il
devient impératif d’apaiser les esprits. À ce sujet, nous voulons saluer toutes
les initiatives qui encouragent le dialogue social.

Reverend Docteur Dion Yayé Robert, Président du Consistoire des protestants évangéliques de Cote d’Ivoire.

Nos recommandations

Au regard de
ce qui précède, le consistoire des protestantes évangéliques de côte
d’Ivoire :

-Invite tous
les acteurs à s’engager pour la construction d’une atmosphère propice à des
élections paisibles, équitables et transparentes, qui devront aboutir à des
résultats non contestés et acceptés de tous ;

-Appelle le
gouvernement à poursuivre le dialogue avec l’opposition, en vue d’assurer la
cohésion sociale, préalable à tout développement ;

-Plaider pour
la libération des prisonniers politiques et le retour de tous les fils et
filles de la cote d’Ivoire qui sont en exil.

Nous
soulignons qu’aucun prix n’est assez grand pour la paix de notre cher pays.

Conclusion

En conclusion
nous invitons de nos assemblées, nos concitoyens et tous les leaders à quelques
niveau que ce soit, à rechercher les vertus les meilleurs pour la construction
de notre chère et unique nation, à savoir : le dialogue, la paix, la
tolérance, le respect de la vie humaine…

Écoutons-nous, et comprenons-nous. Que l’Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de paix soit avec tous. Amen ! »

Saint Bénifils
 


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