Un budget pas assez prévoyant et pas assez vert, dit l’opposition

Écrit par sur 10 mars 2020

L’opposition estime que le budget d’Eric Girard n’est pas assez prévoyant pour faire face à la crise du coronavirus et pas assez vert non plus, contrairement aux affirmations du gouvernement caquiste de François Legault, qui dit vouloir relancer l’économie tout en réservant une place de choix à l’environnement.

L’opposition reproche au gouvernement l’inexistence d’un fonds de contingence pour faire face à un éventuel ralentissement de l’économie.

Pour le Parti libéral du Québec (PLQ), il aurait fallu réserver un milliard de dollars dans un fonds au lieu de se fier à la réserve de stabilisation. Cette réserve donne en effet au gouvernement la capacité d’emprunter de l’argent s’il en a besoin.

Pour Carlos Leitao, porte-parole du Parti libéral en matière de finances, il y a une totale abstraction de la menace économique.

C’est extrêmement hasardeux de [déposer] un budget dans le climat actuel sans mettre [de côté] une provision pour éventualité, a-t-il ajouté.

M. Leitao s’est également étonné des prévisions de croissance optimistes, puisque Québec table notamment sur une hausse de 2 % du produit intérieur brut (PIB) alors que la prévision était de 1,5 % dans le budget déposé l’an dernier.



Le PLQ se montre également critique sur la question de l’environnement.

70 % des nouvelles dépenses vont se faire après 2022 […]. Le ministre des Finances tourne en rond sur la patinoire. On n’avance pas.

Pour Québec solidaire (QS), ce budget ne répond pas à l’urgence climatique. QS reconnaît que des investissements sont prévus pour des programmes d’électrification et des programmes de transport en commun, mais la formation reproche au ministre Girard une approche purement économique, qui ne se concentre pas sur l’urgence climatique.

Ceci n’est pas un budget vert. C’est un budget d’écoblanchiment comptable.

Le gouvernement nous lance des chiffres imposants, mais quand on les regarde de plus près, on se rend compte qu’il y a peu de choses qui changent à court terme pour répondre à l’urgence climatique, déplore Mme Massé.

Vincent Marissal, responsable du parti en matière de justice fiscale et de services publics, estime que le budget n’offre qu’en moyenne 350 millions de dollars par année d’argent frais en matière de lutte contre les changements climatiques.

Quant au Parti québécois (PQ), il s’interroge sur la disponibilité de la main-d’œuvre pour réaliser les projets annoncés par le gouvernement. Martin Ouelllet, porte-parole du PQ en matière de finances, dit douter de la disponibilité des travailleurs.

C’est correct de mettre de l’argent supplémentaire dans le Plan québécois des infrastructures, mais […] est-ce que les travailleurs et travailleuses seront au rendez-vous pour faire ces investissements?

M. Ouellet a également souligné qu’encore une fois, Québec a manqué de transparence en prévoyant initialement l’équilibre budgétaire pour l’année fiscale qui se terminera à la fin du mois de mars, alors qu’il affichera finalement un excédent de 1,9 milliard de dollars.


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