Ottawa ferme ses frontières à tous les étrangers, mais pas aux Américains

Écrit par sur 16 mars 2020

Pour endiguer la pandémie de coronavirus, le Canada va fermer ses frontières à presque tous les étrangers, exception faite des Américains, du moins « pour l’instant », a annoncé lundi le premier ministre Justin Trudeau.

Concrètement, seuls les citoyens canadiens, les résidents permanents, les membres d’équipage, les diplomates et ceux dont la famille est canadienne pourront continuer d’entrer au pays, en plus des Américains.

M. Trudeau a également annoncé que les compagnies aériennes devront dorénavant interdire à toute personne présentant des symptômes grippaux de monter à bord des avions à destination du Canada.

Il a aussi confirmé qu’à compter de mercredi, seuls les aéroports internationaux de Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary pourront recevoir des vols internationaux.

Jusqu’à nouvel ordre, les vols intérieurs ainsi que ceux en provenance des États-Unis, du Mexique, des Caraïbes et des îles Saint-Pierre-et-Miquelon peuvent continuer leurs opérations.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a déjà indiqué dimanche que son gouvernement n’écartait cependant pas une fermeture des frontières.

À Montréal, les autorités municipales ont entrepris de déployer elles-mêmes des dizaines d’agents à l’aéroport Trudeau pour sensibiliser les voyageurs aux risques liés à la pandémie.

Intensification des mesures de détection

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) intensifie par ailleurs ses mesures de détection des cas suspects de COVID-19 dans tous les aéroports internationaux du pays, où tous les voyageurs sont désormais incités par les douaniers à se mettre volontairement en isolement pour 14 jours.

Des questions ont aussi été ajoutées au formulaire électronique que les voyageurs doivent remplir aux bornes d’accueil avant d’être contrôlés par les douaniers.

Les voyageurs en provenance de l’étranger doivent notamment signaler dans ce formulaire tout symptôme et confirmer qu’ils sont au courant des mesures à prendre, notamment de se placer en isolement volontaire dès leur entrée au pays.

Des voyageurs qui arrivaient de l’étranger lundi matin à l’aéroport Montréal-Trudeau ont indiqué que les douaniers questionnaient systématiquement les personnes qui entrent au pays sur leur état de santé et qu’ils leur recommandaient en effet de se placer en isolement.

jours: “Vous sentez-vous bien aujourd’hui? Est-ce que vous toussez?””,”text”:”On nous demande de nous isoler pendant 14jours: “Vous sentez-vous bien aujourd’hui? Est-ce que vous toussez?””}}” lang=”fr”>On nous demande de nous isoler pendant 14 jours : “Vous sentez-vous bien aujourd’hui? Est-ce que vous toussez?”, a confirmé une voyageuse qui venait de franchir les douanes de l’aéroport Montréal-Trudeau au retour d’un voyage aux États-Unis.

De la documentation contenant des instructions sur les mesures de prévention et ce qu’il faut faire en cas d’apparition de symptômes a également été remise à certains des passagers à qui nous avons parlé.

Plus d’agents, plus de questions, plus de détection

Mais les mesures que déploie l’ASFC dans les aéroports vont plus loin, précise Ashley Lemire, responsable du bureau des relations avec les médias de l’Agence, qui précise qu’elles seront complètement déployées d’ici les prochains jours.

Dans un courriel, Mme Lemire explique que, dans un premier temps, le nombre d’agents frontaliers a été augmenté dans les principaux points d’entrée du pays.

Les agents supplémentaires effectuent des contrôles de santé publique et sensibilisent le public en observant visuellement les voyageurs qui arrivent et en s’engageant auprès d’eux pour s’assurer qu’ils connaissent les directives fournies par l’Agence de la santé publique du Canada, explique la porte-parole de l’ASFC.

Des questions pour dépister la maladie sont aussi posées à tous les voyageurs qui tentent d’entrer au Canada afin d’identifier les voyageurs qui pourraient être porteurs de la maladie.

Les agents de l’ASFC ne se contentent pas d’interroger les voyageurs sur leur état de santé, ils sont là pour observer les signes visibles de maladie et orienteront tout voyageur qu’ils soupçonnent d’être malade, quelle que soit la façon dont le voyageur a répondu à la question de contrôle de santé.

Un agent du service frontalier à l’aéroport Pearson.

Photo : La Presse canadienne / Darren Calabrese

Tous les voyageurs qui montrent des symptômes de type grippal seront immédiatement dirigés vers du personnel de l’ASPC pour une évaluation plus approfondie de leur état de santé et des risques de contagion qu’ils représentent.

Des affiches et de la signalisation pour sensibiliser ou informer les voyageurs sont également installées à tous les points d’entrée du pays. Il s’agit de s’assurer que tous les voyageurs comprennent l’importance de surveiller leur santé et de contacter les autorités sanitaires de leur province s’ils tombent malades, explique Ashley Lemire.

Pourtant, en dépit de ce discours rassurant de l’ASFC, plusieurs voyageurs dénonçaient ce week-end un manque d’information et de précautions à l’aéroport Pearson de Toronto. Des voyageurs signalaient notamment sur Twitter avoir été coincés pendant plus d’une heure dans des files d’attente en compagnie de centaines d’autres passagers sans présence de désinfectant, de masque ou de mesure de dépistage de la part des agents frontaliers qui n’étaient par ailleurs que six pour gérer le flot de voyageurs.


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