Cession d’immeubles : l’amendement doit être suspendu, disent le PLQ, le PQ et QS

Écrit par sur 11 février 2020

Pour la troisième journée de suite, les partis d’opposition pressent Québec de revenir sur sa décision de forcer les municipalités à céder des immeubles ou des terrains pour la construction d’écoles. François Legault et ses troupes restent toutefois impassibles devant la tempête.

La mesure a été ajoutée à la dernière minute, dans la nuit de vendredi à samedi, au projet de loi abolissant les commissions scolaires adopté sous le bâillon la fin de semaine dernière.

Comme lundi, l’opposition officielle a demandé mardi au gouvernement de suspendre l’amendement. La réforme Roberge c’est comme acheter une maison. On fait une visite de l’extérieur, on vous interdit de faire une visite de l’intérieur. Après cela, il y a plein de vices cachés et on vous force quand même à faire une transaction. Il y a des limites à bulldozer tout le monde, a lancé Marwah Rizqy, porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’éducation.

Au Parti québécois, on a répété que la façon d’insérer cet amendement de sept pages au projet de loi, qui compte 300 articles et modifie 80 lois, était inacceptable. Comment un gouvernement peut avoir aussi honte d’une mesure qu’il est obligé de la passer à la sauvette après même les heures de discussions dans le bâillon? s’est interrogée Véronique Hivon.

Cette mesure va créer des remous à long terme, sans nécessairement bénéficier à la scolarisation des enfants, estime pour sa part Québec solidaire. On va assister à plusieurs années de turbulences parce qu’on va être dans du brassage de structures plutôt que dans l’amélioration des services aux élèves, s’est désolé le député Gabriel Nadeau-Dubois.

Pour le premier ministre du Québec, toutefois, il n’est pas question de reculer. « Il y a une certaine urgence d’agir. On est très modérés dans notre projet de loi. On donne deux ans pour s’entendre avec chaque municipalité avant d’exiger de fournir un terrain », a affirmé François Legault en début d’après-midi, mardi.

On a discuté de ce problème avec les municipalités. Actuellement, il manque d’écoles au Québec. Ce n’est pas vrai qu’on va continuer à étirer des discussions pendant des années avec les municipalités pour qu’elles fournissent un terrain.

L’Union des municipalités du Québec a déjà fait connaître son mécontentement et ses inquiétudes face à la situation, lundi.

Inquiétude chez les parents

Des parents s’inquiètent par ailleurs des effets de la nouvelle loi.

Comme chaque centre de services – la structure qui remplacera les commissions scolaires – devra compter cinq parents à son conseil d’administration, les membres des actuels comités de parents demandent davantage de temps au gouvernement afin de se familiariser avec la tâche qui leur revient.

C’est la panique, dénonce Patricia Clermont, porte-parole du mouvement de parents Je protège mon école publique. Franchement, on trouve ça irresponsable.

La Fédération des comités de parents du Québec considère pour sa part qu’il est tout à fait justifié d’avoir des réserves. Elle invite tous les parents intéressés à une séance d’information sur le contenu et les impacts de la nouvelle loi le 17 février en soirée.


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