Andrew Scheer conservera sa citoyenneté américaine

Écrit par sur 19 mai 2020

Malgré le fait d’avoir promis en campagne électorale de se départir de sa double citoyenneté, le chef intérimaire conservateur Andrew Scheer a finalement décidé de garder sa nationalité américaine dans la mesure où il ne deviendra pas premier ministre.

Questionné en point de presse sur cette promesse qu’il avait faite l’an dernier en campagne électorale, Andrew Scheer a confirmé qu’il avait en effet mis un terme au processus de renonciation à sa citoyenneté américaine, puisqu’il ne deviendra pas premier ministre et qu’il se retirera bientôt de la direction du Parti conservateur.

Ma décision était que si je devenais premier ministre, je renoncerais à ma citoyenneté américaine. C’est un geste que j’estimais important. Mais puisque je ne serai pas premier ministre, j’ai mis fin au processus [de renonciation].

Au début d’octobre 2019, le chef conservateur qui tentait à l’époque de l’emporter sur les libéraux lors des élections fédérales avait expliqué qu’il est né au Canada, mais qu’il est en effet détenteur de la citoyenneté américaine, héritée de son père qui est né aux États-Unis.

Andrew Scheer avait annoncé à l’époque qu’il avait entrepris dès le mois d’août 2019 des démarches auprès du gouvernement américain pour renoncer à cette double citoyenneté s’il était appelé à gouverner le Canada.

Rappelons qu’Andrew Scheer avait reproché par le passé sa double nationalité à l’ex-gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, qui avait finalement dû se départir de sa citoyenneté française pour exercer ses fonctions officielles.

Les conservateurs avaient aussi par le passé attaqué l’ancien chef néo-démocrate Thomas Mulcair et l’ancien chef libéral Stéphane Dion sur le fait qu’ils détenaient tous deux une double citoyenneté, française et canadienne.

Tout va apparemment bien au caucus conservateur

Le chef intérimaire s’est aussi fait demander quelques explications sur la situation au sein de son caucus, en proie depuis des semaines à la division et aux luttes intestines.

La situation serait à ce point sérieuse que des conservateurs influents, dont Jenni Byrne, ex-conseillère du premier ministre Stephen Harper, ont demandé au caucus de remercier Andrew Scheer et de placer quelqu’un d’autre à la tête du parti jusqu’à l’élection d’un nouveau chef, dans trois mois.

Sans commenter l’atmosphère qui règne dans les rangs conservateurs, Andrew Scheer a assuré qu’il bénéficie toujours de la confiance du caucus qui lui a confié les commandes du parti jusqu’à la fin de la course à la direction et qu’il compte mener ce travail jusqu’au bout.

Je peux donner au caucus et au parti la stabilité dont ils ont besoin pendant cette élection, a-t-il déclaré.

Le prochain chef va avoir un caucus uni, concentré et dynamique. Plus de sièges que ce qu’on a eu dans le dernier Parlement et un parti prêt à remporter les prochaines élections.

Or, de nombreuses voix se sont élevées chez les conservateurs ces derniers mois pour dénoncer le manque de leadership de M. Scheer et l’absence de cohésion dans les rangs conservateurs. Des membres du caucus se regroupent autour des candidats à la direction Peter MacKay et Erin O’Toole, tandis que les autres députés font cavalier seul.

La campagne à la direction du Parti conservateur avait été interrompue le 26 mars dernier en raison de la pandémie de coronavirus qui a paralysé le pays. Elle a par la suite repris avec des règles adaptées à la situation. L’élection du prochain chef conservateur se fera donc par bulletin postal et le dépouillement sera tenu à compter du 21 août.

Un retour au Parlement réclamé

Mais en attendant son successeur, Andrew Scheer, qui rencontrait la presse mardi en matinée, réclame que le plus grand nombre de députés possible puisse se présenter à la Chambre des communes lundi, lors de la reprise prévue des travaux.

Bien conscient des directives de la santé publique sur la distanciation, Andrew Scheer a précisé qu’il ne demande pas le retour des 338 députés en Chambre, mais de faire en sorte qu’un nombre plus important puisse participer aux travaux en personne, tandis que les autres pourront le faire en vidéoconférence.

Je crois que nous pouvons continuer de faire notre travail à la Chambre des communes tout en respectant les directives de la santé publique, estime le chef conservateur.

Il fallait suspendre le Parlement pour protéger la santé, mais comme les provinces commencent à réduire les restrictions sanitaires et que les gens retournent travailler, nous devons faire la même chose.

Selon lui, un pays démocratique comme le Canada ne peut se permettre que le gouvernement continue de mener le pays d’une conférence de presse à l’autre sans devoir répondre aux questions de l’opposition et rendre des comptes aux Canadiens.

En temps de crise, la surveillance est plus importante que jamais. Les libéraux dépensent des centaines de milliards de dollars, mais refusent de faire une mise à jour économique. Le directeur parlementaire du budget dit qu’il est possible que la dette atteigne 1000 milliards de dollars cette année.

Les contribuables méritent de savoir comment le gouvernement dépense leur argent, a martelé Andrew Scheer.

À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a expliqué lors de son point de presse quotidien qu’il se doit d’être prudent et responsable en ce qui a trait à la réouverture des travaux à la Chambre des communes.

Ma préoccupation est que si nous ouvrons [les travaux] sans sessions virtuelles il y aura beaucoup de députés au pays qui ne pourront ou qui ne voudront pas venir à Ottawa en lien avec la sécurité de leur propre famille. Donc, il y aurait de grands pans de notre pays qui ne seraient pas représentés à Ottawa.

Il est extrêmement important que nous ayons une démocratie et des institutions fortes, a-t-il assuré. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, son gouvernement propose une combinaison de sessions virtuelles et réelles pour que les députés puissent participer où qu’ils soient au pays et questionner le gouvernement.


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